Les langues anciennes souffrent depuis longtemps : les dotations attribuées aux établissements ne permettent pas le maintien des sections de latin et de grec ; la diminution du nombre de candidats de lettres classiques a conduit à réunir les deux Capes de lettres en un seul, sans autre réflexion sur la question. L’on peut désormais être professeur de lettres sans avoir appris le latin. Un enseignement de culture antique, comme le prévoit la réforme du collège, est une bonne idée s’il est également suivi par tous et si ne se cache pas, derrière un intitulé trompeur, une nouvelle illustration de l’évolution délétère de l’école qui remplace peu à peu l’instruction — c’est-à-dire la formation d’un être capable d’avoir une pensée droite et autonome — par la diffusion de contenus hétéroclites sans liens dont personne ne gardera aucun souvenir. Permettant la formation de l’intelligence et de la sensibilité, l’étude de la langue est le fondement de l’enseignement des langues anciennes.
Lire l’intégralité du texte de Blanche Lochmann présidente de la Société des agrégés de l’Université sur Valeurs Actuelles