Stabiae / Stabies

STABIES
/
STABIAE

par Jean-Claude Daumas, Historien – pour Latine Loquere

Source principale : Archéo t.
7, p. 216-220.

L´antique Stabiae se situe au
sud du Vésuve (15 km) et de Pompéi, dans l´actuelle commune de
Castellamare di Stabia. Elle occupait une anse à  la limite de la
péninsule de Sorrente, abri sûr pour les navires.

HISTORIQUE

 

Cité osque, étrusque (VII°-V°
siècle avantJ.-C.) puis samnite : son oppidum est alors inclus
dans la Ligue de Nucéria dont elle devient le port militaire.

En 308, au cours
des guerres samnites, elle est prise par les Romains après un
siège ; en 89, lors de la Guerre sociale, Sylla la détruit.
Elle ne s´en relèvera pas en tant que ville, devenant une simple
station balnéaire formée il est vrai de luxueuses villae
construites sur le bord de la colline de Varano (+ 80 m) avec vue
« imprenable » sur la mer. On peut même parler du
caractère « climatique et panoramique » de ses portiques
à  trois bras (porticus triplex de Vitruve) ouverts face à  la
lumière du large, tandis que pour jouir de du panorama de la baie de
Naples ont été multipliés les espaces libres, terrasses, jardins.

79 après J.-C. :
détruite par l´éruption du Vésuve ; Pline l´Ancien meurt
sur son rivage à  proximité de la villa de son ami Pomponianus.

1749-1782 :
premières « fouilles », en fait des galeries creusées
puis remblayées une fois les « beaux objest » récupérés.
16 villae sont reconnues : 6 résidentielles “
somptueuses “ en bordure de la colline de Varano, 10 « rustiques »
à  l´intérieur (exploitation du vin et de l´huile d´olives).

1782-1950 :
Stabies est totalement délaissée au profit de Pompéi et
d´Herculanum.

Depuis 1950 :
dégagement de 4 des 6 villae otium déjà  connue
(San Marco, Arianna, Pastore, II Complesso) et de 35 nouvelles ;
47 villae urbanae ou rusticae sont désormais au moins
localisées. Création de l´Antiquarium Stabiae, musée pour
conserver les vestiges découverts par ces fouilles contemporaines,
entre autres des fresques détachées des murs et restaurées.

1980 : un
tremblement de terre endommage les constructions dégagées.

L´intérêt
premier de Stabies : ses fresques issues d´une « grande
école de peinture » originale par rapport aux « centres
provinciaux » que sont Pompéi et Herculanum, fresques à  voir
au musée de … Naples.

Les deux
principales villae “ San Marco et Arianna “ sont ouvertes
au public de 9 h du matin à  1 heure avant le coucher du soleil
(gratuit).

VILLA d´ARIANE

 

Son nom provient d´une fresque
montrant Ariane endormie “ ses peintures sont d´ailleurs toutes
au musée de Naples ; 2 500 m2 ont été fouillés.

L´accès à  la mer, en contrebas, se
faisait à  l´aide de rampes sur 6 niveaux.

1 “ Partie ancienne (1er
siècle avant J.-C.) qui suit le modèle de Vitruve : le
péristyle précède l´atrium. Au fond du grand triclinium, qui
ouvre sur un jardin, se trouvait la fresque d´Ariane « endormie
après avoir été abandonnée par Thésée ».

2 “ 2ème
ensemble
, à  l´est du noyau primitif : succession de
salles panoramiques, grande terrasse à  colonnade et fenêtres
ouvrant vers la mer. Les pièces s´ordonnent des 2 côtés d´un
péristyle à  pseudo-portique : colonnes engagées dans le mur
sud. Au-delà  de ce mur : bains (sols en mosaïque noir-blanc,
murs revêtus de plaques de marbre “ enlevées).

Le décor des grandes pièces :
style III et sujets mythologiques.

VILLA SAN MARCO

 

Du nom d´une ancienne chapelle ;
11 000 m2 fouillés ; architecture raffinée (jardins, piscine)
= construction augustéenne entièrement remaniée au milieu du
premier siècle après J.-C. Le noyau initial est agrandi par
adjonction :

Au centre, d´un jardin avec
portique, d´une loggia (galerie supérieure) et surtout d´un
piscine longue et étroite, entourée de 2 rangs de platanes et
terminée par un nymphée : hémicycle de 28,50 m de largeur,
rythmé par 8 niches séparées par des colonnes engagées et
comportant un décor original associant stuc coloré, mosaïque
murale, peintures IV style. Appartement de chaque côté, exposé
soit au soleil pour l´hiver ou dans la pénompbre pour l´été.

A droite  : un portique en
U ; sa galerie de droite est manquante.

A gauche, vaste ensemble de
bains, cuisine avec banc de cuisson, atrium décoréd´un socle noir
avec centaures et panthères.

A gauche, en oblique :
noyau ancien à  orientation différente et donnant sur la rue.

A propos Robert Delord

Enseignant Lettres Classiques (Acad. Grenoble) Auteur - Conférencier - Formateur : Antiquité et culture populaire - Président de l'association "Arrête ton char !" - Organisateur du Prix Littérature Jeunesse Antiquité

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