Vos pratiques sont fantastiques ! Régulièrement, ATC donne la parole à des enseignants pour qu’ils nous fassent découvrir une activité menée en cours de langues anciennes.
Aujourd’hui nous allons à la rencontre de lauréats au concours ABECEDARIVM qui ont profité de l’expérience pour créer un parcours culturel intitulé “De la céramique antique à la céramique traditionnelle ivoirienne”.
Le Lycée Français Blaise Pascal fait partie du réseau AEFE. Avec ses 2700 élèves (de la 6e aux Classes préparatoires), c’est le plus grand lycée français de Côte d’Ivoire. Deux groupes ont participé au concours ABECEDARIVM : les 12 latinistes de 3eDE et les trois hellénistes de 3eF. Voyons comment ils se sont approprié le concours d’une manière très originale ! Mme Busson, leur professeure de LCA, nous raconte.
Aux origines du projet
Quelle est la genèse de ce projet ?
Initialement, ce concours m’a semblé particulièrement adapté pour les tout jeunes hellénistes de 3e dans le cadre de leur apprentissage de l’alphabet, puis le travail sur la phrase accompagnant le dessin m’a semblé intéressant pour faire manipuler aux latinistes de 3e les déclinaisons et conjugaisons latines étudiées.
Quels objectifs vous étiez-vous donnés ?
Les objectifs ont reposé sur les points suivants :
- savoir identifier du vocabulaire en lien avec un thème à l’aide d’un lexique ou d’un dictionnaire ;
- être capable de formuler une phrase latine/grecque respectant des contraintes _ débutant par la même lettre, faisant sens, au présent de l’indicatif (grec), à la voix passive (latin) et correctement construite.
Faber fit fabricando
Qu’avez-vous eu à faire avant l’activité ?
Au préalable, nous avons pris connaissance des modalités du concours et de l’interview de l’artiste Carolyn Pohl. Nous avons également observé plusieurs vignettes réalisées pour son ouvrage.
Qu’avez-vous eu à faire pendant l’activité ?
Tout d’abord, nous nous sommes intéressés à l’histoire des alphabets en nous visionnant de courtes vidéos (comme cet extrait de “C’est pas sorcier”) et des supports papier pour mieux les observer.
Puis, nous nous sommes concentrés sur la pratique de la céramique antique (matériau, formes, usages, décors, …) et plus particulièrement la céramique à figures rouges et à figures noires en visionnant de courtes vidéos (par exemple, une vidéo du Mucem) et en lisant et complétant un bref dossier.
Chaque élève a réfléchi au dessin qu’il souhaitait réaliser. Plusieurs ont préféré commencer par sélectionner des mots dans le lexique de leur manuel afin de composer d’abord leur phrase et de l’illustrer ensuite.
La réalisation des vignettes d’alphabet s’est déroulée sur deux séances de cours.
Deux autres séances ont été consacrées à la deuxième partie du projet. En effet, la Côte d’Ivoire est un pays, où cohabitent une soixantaine de langues ou dialectes différents, mais aucun alphabet spécifique n’existe. En revanche, il existe une tradition très ancienne de modelage de la céramique sur tout le territoire. Bien que celle-ci se raréfie, il y a encore deux petits centres de production à Abidjan-même et un plus important, à Grand-Bassam.
M. Traoré, potier traditionnel et intervenant régulier auprès des classes primaires, est venu en classe pour leur présenter les spécificités de la céramique traditionnelle ivoirienne et leur proposer deux projets différents.
Les hellénistes ont réalisé un tableau en terre crue modelé entièrement à la main, puis peint et vernis.
Les latinistes ont, quant à eux, découvert le modelage au tour et ont ainsi réalisé différents objets, dont les formes ne sont pas sans rappeler celles des poteries antiques.
Quel a été le rôle du professeur pendant l’activité ?
Mon rôle a été de conseiller les élèves afin qu’ils ne s’engagent pas dans des projets trop ambitieux et donc non réalisables, de faire en sorte qu’ils corrigent leurs erreurs (notamment linguistiques), d’aider le potier à leur montrer comment réaliser leurs objets ou comment peindre et vernir.
Quelle implication des élèves ?
Tous les élèves se sont montrés très impliqués.
On fait le bilan
Quel est le ressenti du professeur ?
Ce projet a été une très belle expérience, qui a fédéré encore davantage les groupes d’hellénistes et latinistes.
Y-a-t-il eu des difficultés, des surprises ?
Il n’y a pas eu de difficultés particulières, car les coûts ont été relativement modestes et le potier très habitué à travailler sur ces projets variés.
Pensez-vous mener ce projet à nouveau ?
J’ignore si j’aurai l’opportunité de renouveler ce type de projet, mais il est adaptable.
Les élèves ont la parole :
Personnellement, j’ai pensé que ce concours et cette activité de poterie nous ont rapprochés car on devait se parler et échanger nos idées entre nous. J’ai aussi trouvé passionnant le fait de découvrir de nouvelles choses sans forcément réviser des leçons, etc… En conclusion, je peux conseiller des activités de ce genre aux personnes qui aiment s’instruire. En bref, cette activité était géniale ! _ Emira
Si vous souhaitez poser des questions à Mme Busson, n’hésitez pas à nous contacter, nous les lui ferons suivre.
Si vous souhaitez vous aussi raconter un de vos cours, n’hésitez pas à prendre contact avec nous !