Prat’hic #2 : Accueillir ACTA Archeo dans sa classe

Vos pratiques sont fantastiques ! Régulièrement, ATC va donner la parole à des enseignants pour qu’ils nous fassent découvrir une activité menée en cours de langues anciennes.

Accueillir Acta Archéo dans sa classe, c’est vivre un moment inoubliable, comme nous le raconte Mélina THIERY, enseignante de lettres classiques à la Cité scolaire Victor Considerant (Salins les bains, Jura).

 

En Bref

Bonjour Mme Thiery, pouvez-vous nous présenter en quelques mots le projet que nous avons appelé “Accueillir Acta Archeo dans sa classe” 

Lors d’un voyage scolaire en Provence, quelques élèves avaient pu profiter à Beaucaire des ateliers d´ACTA Archéo. Cela faisait donc plusieurs années que je voulais faire venir l’équipe en classe pour que tous les élèves puissent profiter de l’animation et pour que le Latin soit enfin visible dans l’établissement, que les latinistes ne restent pas un obscur groupe d’élèves coincés au lycée entre 17 et 18h. 😉

 

Avec quel groupe l’avez-vous mené ?

Je travaille dans une cité scolaire. J’ai la chance d’avoir des latinistes de la cinquième à la terminale. Au lycée, nous ne proposons pas la spécialité LLCA. Je n’enseigne que l’option LCA Latin, sur des horaires modestes (2h en seconde, 2h pour un regroupement  première-terminale). Notre dotation horaire ne permet pas de faire mieux.

Notre établissement est en zone rurale. L’ouverture culturelle est un leitmotiv du projet d’établissement, mais s’ouvrir à la culture, c’est souvent prendre un bus et déplacer les élèves, c’est un budget important. Alors, finalement, faire venir ACTA, c’est aussi un budget, mais pour 90 élèves, ça prend sens. J’ai voulu que cette intervention soit un privilège des seuls latinistes. J’aurais aimé que les sixièmes puissent aussi en profiter, mais le budget dépassait nos possibilités.

 

Aux origines du projet

Quelle est la genèse de ce projet ? 

Je connais donc ACTA depuis longtemps pour être allée à Beaucaire. Je savais donc parfaitement à quoi m’attendre. En les faisant venir dans l’établissement, j’avais dans l’idée de créer une semaine romaine pour que le latin soit visible de tous. J’ai donc monté le projet avec les latinistes des 6 niveaux : chacun a participé à sa mesure à l´événement.

 

Quels objectifs vous étiez vous donnés ?

Ma priorité était que cette intervention rende concrets les apprentissages des élèves. Les ateliers ont été choisis en fonction de leurs demandes et en fonction des programmes de chaque niveau. Nous étions par exemple dans un chapitre sur les loisirs à Rome avec les 4èmes ou dans le chapitre Méditerranée au lycée : qu’il s’agisse des gladiateurs ou des conquêtes des légionnaires, chacun a retrouvé ses connaissances et leur a donné corps.

Faber fit fabricando

Qu’ont-eu à faire les élèves avant l’activité ?

Les élèves ont tous préparé la semaine romaine.

Les cinquièmes, à l’occasion d’une leçon sur les chiffres romains, ont réalisé des étiquettes avec les numéros de porte en chiffres romains pour tout l’établissement. Ils ont aussi réalisé une exposition sur les travaux d’Hercule pour les 6èmes.

Les quatrièmes, travaillant sur les loisirs, ont créé des jeux de société latins et ont animé des ateliers jeux antiques sur la pause méridienne.

Les troisièmes ont décoré le self du collège en créant des affiches sur différents aspects de la civilisation romaine, en réalisant des frises grecques et des colonnes antiques.

Les secondes ont réalisé une exposition multimedia sur les Enfers, décoré le self du lycée avec des cavaliers à poser sur les tables, intitulés “le saviez-vous?”, présentant des anecdotes sur l’art, la science et les mœurs antiques.

Les premières et Terminales ont réalisé une expo sur les fêtes antiques, tagué les différentes cours et escaliers avec les pochoirs qu’ils avaient réalisés (citations latines) et ils ont rebaptisé toutes les salles en Grec et en Latin, jusqu’aux toilettes !  Tous ont contribué à décorer les lieux à l’antique. Le chef de cuisine a aussi joué le jeu en nous concoctant un délicieux repas romain.

Qu’ont-eu à faire les élèves pendant l’activité ?

L’intervention proposée par ACTA est parfaitement rodée. Chaque atelier dure le temps d’un cours. Les élèves avaient voté pour sélectionner les 5 ateliers. Ils ont donc pratiqué physiquement (gladiateurs, sports de combat aux JO), manuellement (lampe à huile et fibule) , mais aussi appris (légionnaire). Chaque atelier comporte une part d’informations . J’avais donc créé un livret à compléter au fil des interventions.

 

Quel a été le rôle du professeur pendant l’activité ?  

Le professeur accompagne, seconde l’animateur…. et profite pleinement de toutes les activités !

 

Les élèves ont-ils gardé une trace écrite ? Si oui, laquelle ?

Le livret qu’ils ont complété et illustré va leur donner une trace de l’activité et permettre de faire le bilan des acquis.

 

Quelle implication des élèves ?   

Les élèves ont unanimement apprécié cette journée, des plus petits aux plus grands. Beaucoup d’enthousiasme, de rires, d’envie, de curiosité.  Ils ont vraiment été très impliqués dans chaque activité.

Quel est le ressenti du professeur ? des élèves ?

J’étais ravie de cette journée intense mais gratifiante. Les collègues qui ont participé étaient ravis et les élèves n’ont donné que des retours très positifs. Ce fut pour tous un grand moment.

 

Comment le projet a-t-il été financé ?

J´ai refusé que les familles aient à financer l´activité. Le financement a donc été fait par le budget (crédits pédagogiques) du collège, celui du lycée, le FSE et la MDL. Chaque entité a versé 25% du prix. Nous avons profité des fonds conséquents dus à deux années sans sortie ou voyage.

On fait le bilan

Y-a-t’il eu des difficultés, des surprises ?

Les difficultés résident surtout dans l’organisation matérielle : trouver des salles disponibles et suffisamment grandes, demander à des collègues de venir sur le temps libre encadrer les élèves (il y avait 90 élèves, extraits de leurs classes respectives), gérer l’enthousiasme des uns et des autres. Mais il y a surtout eu de bonnes surprises et beaucoup de soutien des collègues et du personnel de l’établissement.

 

Pensez-vous mener cette activité à nouveau ? Changeriez-vous quelque chose ( et pourquoi ?)

Je pense mener cette activité à nouveau, dans quelques années. Je ne changerais pas grand chose, mais j’augmenterais encore, je crois, la romanisation de l’établissement au cours de la semaine !

Si vous souhaitez poser des questions à Mme Thiery, n’hésitez pas à le faire en commentaire de cet article, nous les lui ferons suivre.

Si vous souhaitez vous aussi raconter un de vos cours, n’hésitez pas à prendre contact avec nous.

A propos Arrête Ton Char !

Propositions du collectif : https://www.arretetonchar.fr/manifeste-arrête-ton-char-les-lca-aujourdhui/

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