POSEIDONIA/PAESTUM
: L´AGORA
par Jean-Claude Daumas, Historien – pour Latine Loquere
Elle s´étend
entre le sanctuaire nord (temple de Cérès/Athéna) et le futur
forum romain, sur une superficie d´environ 10 hectares (330 x 300
m). Subsistent, en plus d´un petit temple à Zeus Agoraios,
deux monuments
publics très significatifs : l´hérôon et
l´ecclésiastérion. [502]
L´HEROON
(520-510)
C´est la
tombe symbolique du fondateur de la cité de Poseidonia, devenu objet
de culte après sa mort. Il s´agit d´un bâtiment de plan à peu
près carré, en partie creusé dans la roche et recouvert d´un
toit à double pente.[447] Il fut
ensuite enfoui sous un vaste tumulus de terre.[355]
A l´intérieur [448] furent découverts
deux alignements de vases : 8 en bronze “ pleins de miel
(nourriture des dieux), et une amphore montrant l´apothéose d´un
très célèbre héros, Héraclès. Entre ces vases, cinq longs clous
en fer.
A l´époque
romaine, l´ensemble fut entouré d´un mur [447]
en signe de respect pour cette aire sacrée.
LE BOULEUTERION
ou ECCLESIASTERION (480-470)
Edifice
circulaire de 35 m de diamètre (série de gradins concentriques
creusés dans la roche et revêtus de blocs de pierre servant de
sièges), d´une contenance d´environ 500 personnes, soit sans
doute l´assemblée des citoyens de Poseidonia. [498,
502] Dans ce cas ecclésiastérion serait une
dénomination plus correcte que bouleutérion : ecclésia
= assemblée de tous les citoyens ; les bouleutes (à
Athènes) n´étant que des citoyens tirés au sort pour un temps
limité.
Cette fonction
politique d´administration de la cité s´est perpétuée à
l´époque lucanienne : vers 300, Statis, un magistrat, est
l´auteur d´une dédicace en osque à Jupiter.
A l´époque
romaine, il est abandonné au profit du comitium bâti sur le
forum, puis comblé. Un sanctuaire est alors érigé à son
emplacement : il en reste une fontaine et une partie de la
clôture.