Pour la première fois, la Comédie-Française joue du 29 mars au 13 mai Phèdre de Sénèque, dans une traduction de Florence Dupond et une mise en scène de Louise Vignaud.
Présentation de la pièce sur le site de la Comédie-Francaise :
Également connue sous le titre « Hippolyte », « la Phèdre » de Sénèque n’a jamais été jouée à la Comédie-Française, contrairement à celle de Racine que l’on connaît mieux. En la (re)découvrant, on est saisi par la langue, âpre, qui semble être l’architecture première d’une oeuvre que le classicisme a ciselée.
Louise Vignaud choisit la traduction de Florence Dupont qui rend à Sénèque sa modernité en accentuant la friction entre l’antique et le présent. Tragédie romaine, cette Phèdre fait reculer les dieux au profit des hommes. Thésée, bientôt de retour des Enfers, y est un héros d’un autre temps. Pour la metteure en scène, Phèdre et Hippolyte sont deux enfants qui auraient vieilli trop vite, prisonniers d’un palais où le monde ne leur parvient qu’à travers une lointaine rumeur : « l’histoire racontée est celle d’un dernier sursaut, d’un cri devant un gouffre, devant un monde ancien qui se réfugie dans des mythes et des valeurs désincarnés, et qui par là enferme, bloque et tue à petit feu ceux dont le sang bout et se révolte. Phèdre est un cœur brûlant à qui on a volé sa vie de femme et qui décide de prendre en main son destin. »
Nouvelle directrice du Théâtre des Clochards Célestes à Lyon, scène incontournable de la jeune création, et artiste associée au Théâtre national populaire de Villeurbanne, Louise Vignaud est attachée à un théâtre en équipe, pensé comme espace d’apprentissage. Monter Sénèque aujourd’hui, « c’est se laisser emporter par une frénésie qui change la nôtre, dont la poésie et le rythme bousculent notre rapport au temps. »
Il ne reste (hélas) plus de tickets disponibles pour assister à une séance, mais un article de France info propose un compte-rendu assez complet.