On a testé pour vous : l’exposition Dans la Seine, à la Crypte archéologique de l’Île de la Cité à Paris

  Depuis le 31 janvier 2024, la Crypte archéologique de l’Île de la Cité, établissement de Paris Musées, présente Dans la Seine, exposition sur les objets trouvés dans le fleuve, de la Préhistoire à nos jours.

 

On mettra l’accent ici sur la deuxième partie de l’exposition, consacrée à l’Antiquité gallo-romaine. Après la conquête de la Gaule, Lutèce se développe principalement sur la colline Sainte-Geneviève, son forum à l’intersection du cardo maximus et du decumanus étant aujourd’hui l’emplacement du Panthéon. L’Île de la Cité n’est alors qu’une excroissance urbaine reliée au cœur de la cité par un pont soutenu par 14 pieux de chêne. Dotée de remparts, elle devient, à partir des troubles du IIIème siècle, le centre administratif de Lutèce et un lieu de cantonnement des troupes impériales. Sa superficie est de seulement 12 hectares contre 22 actuellement.

 

Ces découvertes sont le fruit de méthodes archéologiques qui se sont professionnalisées. Curée, draguée à partir du milieu du XIXème siècle, la Seine tout au long de son cours fut l’objet de fouilles également en banlieue parisienne. Par des amateurs d’abord, tels Théodore VACQUER au début de la IIIème République, puis par des chiffonniers appelés les « ravageurs », qui revendaient leurs trouvailles aux collectionneurs. Plus récemment, ce sont les équipes de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) qui sont à l’œuvre, lors de chantiers de travaux publics interrompus le temps des fouilles, comme à Clichy-la-Garenne en 2020, dans les bancs sableux aux abords de la Seine.

 

Statuette de Mercure portant une bourse. Période gallo-romaine, alliage cuivreux, Musée Carnavalet, Paris

L’exposition présente des matériaux archéologiques recueillis dans le fleuve : poterie, vaisselle, fibules, bracelets ainsi que des statuettes votives telles que celle-ci-contre de Mercure.

 

A Pont-sur-Seine, dans l’Aube, à 120 km en amont, une remarquable nasse de pêche en vannerie clayonnée de branches de sureau et de noisetier fut découverte en 2018 dans une pêcherie datée du Ier siècle après Jésus-Christ. Pour la préserver de la dégradation organique, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) a remplacé son eau par de la résine.

 

Tête masculine en calcaire, ex-voto, Musée archéologique de Dijon

 

Là où le fleuve Sequana prend sa source, sur un plateau en Côte d’Or, un sanctuaire a été découvert au XIXème siècle. Les fouilles ont mis au jour près de 1 500 ex-voto en calcaire : bustes, têtes, membres, ainsi que des statuettes en bois. L’inscription Votum solvit libens merito marquait qu’on s’est acquitté de son vœu.

 

 

 

 

En conclusion, la visite de cette exposition enchâssée dans les collections permanentes du musée, offre l’opportunité de (re)voir les derniers thermes de Lutèce, d’une superficie de 175 m2, en activité jusqu’au règne d’Arcadius (395-408) et, bien entendu, de flâner sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, encore en restauration.

Laurent C.

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A propos ju wo

Professeur de français et des options FCA et LCA dans l'académie de Lille. Passionnée de cultures antiques et de langues anciennes, attachée au rayonnement et à la promotion des cultures antiques dès l'école primaire. Responsable du concours ABECEDARIVM pour l’association ATC.

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