Aujourd’hui je tends le flambeau à Isabelle Fraisse qui nous raconte comment ses latinistes ont vécu le passage de la flamme olympique.
En début d’année, nous avons appris que la flamme olympique passerait à Font-Romeu, non pas dans notre ville mais au sein même de notre établissement. Comme nous sommes un centre national d’entraînement en altitude doublé d’un lycée sportif, ça justifiait pleinement son passage chez nous. Petite originalité : l’étape était encadrée par la fédération française de pentathlon qui avait choisi un relais en équipe et une petite démonstration de leur discipline.
une année placée sous le signe des jeux olympiques antiques et modernes
Cette journée venait couronner une année placée sous le signe des jeux olympiques antiques et modernes en vue de la célébration des jeux olympiques de Paris 2024. Les latinistes ne sont pas des sportifs de haut-niveau car le taux horaire d’entrainement ne permet pas le cumul avec d’autres options, néanmoins ils font, pour la plupart, du sport en club et vivent parfois difficilement ce cloisonnement entre sportifs et élèves de secteur. C’est pourquoi ce thème a permis un vrai trait d’union et un sentiment profond de cohésion.
Nous avons débuté l’année par la mise aux couleurs olympiques de notre CROSS annuel. Je me suis inspirée de collègues qui avaient déjà proposé, sur la page Facebook, des discours d’ouverture avec serments olympiques des athlètes, des juges et des entraîneurs (collègues d’EPS) auxquels nous avons ajouté un défilé des écoles primaires du secteur avec drapeaux et création et remise de couronnes d’olivier tressées de brins de laine rouge. Les latinistes étaient costumés à l’antique et tenaient un stand de vente de badges à thématique sportive antique : ils avaient fière allure !
des souvenirs forts et de belles courbatures
A l’automne, nous avons fait venir la société que tout le monde connaît ici et dont on doit vivement prononcer le nom : ACTA Archéo ! menée avec panache par Brice Lopez. Cela fait plusieurs années qu’ils viennent travailler avec nos latinistes et certains sportifs (des lutteurs notamment) sur les différentes disciplines des JO antiques, leurs représentations, les interrogations que la pratique de ces disciplines soulèvent ainsi qu’une mise en action réelle.
Les années où ils sont venus sur 3 jours ont laissé des souvenirs forts et de belles courbatures aussi !
Vive l’émulation et la fraternité olympiques !
Au printemps, nous sommes partis en Grèce sur les traces des sites des jeux panhelléniques : Delphes, Corinthe, Némée et Olympie (avec un arrêt à Athènes, Epidaure et Egine tout de même !). Pour nous accompagner dans notre périple, nous avions customisé deux mascottes officielles de Paris 2024 rebaptisées Greguoin Polydamas et Olympia Kallipateira. Nous les avons prises en photo sur tous les sites en évitant les gardiens un peu méfiants. L’objectif était également d’apprendre et de réaliser la chorégraphie officielle des jeux olympiques de Paris 2024. Après quelques scrupules et hésitations de certains et beaucoup de répétitions rigolotes sur le pont du bateau, cette chorégraphie a vraiment été un liant efficace pour le groupe et sur chaque site, un moment de symbiose par la pratique physique, bref un bon résumé de l’esprit olympique !
Nos mascottes ont eu également la chance de poser avec des sportifs de haut-niveau venus s’entraîner au lycée et ainsi préparer les JO de Paris, ce qui nous fait désormais une jolie galerie à afficher en salle de latin et a jalonné nos publications Instagram durant l’année.
D’autre part, les latinistes de 1ère étaient déjà en échange avec d’autres lycéens de Papeete à Tahiti. Nous nous sommes donc dit avec ma collègue qu’il serait judicieux de placer cette année nos échanges sous le signe de l’olympisme puisque les épreuves de surf vont avoir lieu sur la célèbre vague de Teahupoo. Afin de partager cette expérience commune, nous avons donc envoyé une mascotte qui a été transformée, au lycée Gauguin, en déesse tahitienne et en échange nos correspondants tahitiens nous ont renvoyé des défis latins et sportifs (pompes en récitant des déclinaisons, tir à l’arc et danses tahitiennes en conjuguant amo,…) auxquels nous avons à notre tour répondu. Vive l’émulation et la fraternité olympiques !
Enfin, juste avant le passage de la flamme, nous avons participé aux rencontres Cléopâtre : c’est une journée de rencontres sur le site archéologique d’Ambrussum entre latinistes de l’académie de Montpellier qui s’organise autour de joutes de connaissances le matin et d’une présentation d’un projet collectif préparé en amont. Les élèves avaient donc imaginé un comité olympique œuvrant pour le déroulé de jeux olympiques mythologiques à Ambrussum, maquette à l’appui et soutenu par des porte-étendards mythiques (Cupidon et Apollon au tir à l’arc, Pégase et les Centaures au saut de haies, les Sirènes à la natation synchronisée, Dionysos au break-dance, Hercule et le lion de Némée au MMA, …)
Le 15 mai sonnait donc l’heure du passage de la flamme.
Pendant le passage en lui-même, tout était très codifié et encadré par le CIO et la communication officielle, il n’y avait pas vraiment de place pour autre chose. Mais coïncidence incroyable un des porteurs de la flamme était Brice Lopez en personne qui nous a gentiment accordé une interview après les photos officielles !
L’après-midi était organisé un village olympique ; les latinistes ont pu tenir un stand sur lequel nous avons proposé plusieurs activités : concours de saut en longueur antique, confection de couronnes olympiques en différents feuillages, écriture de son prénom en grec, vente de badges, création de vases antiques olympiques (la super activité de Ludendo !), exposition de nos photos de Grèce et de nos mascottes, test de personnalité « Quel sportif antique es-tu ? », …
Bref, une belle façon de clôturer cette année olympique vaguement chargée et de donner une belle visibilité à notre option, pas si dépassée que ça !
Sportivement vôtre !
Isabelle FRAISSE.
Pour aller plus loin :