Maxime Cambreling est un professeur de lettres classiques passé par l’école du Louvre, le musée du Louvre et le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) avant d’enseigner au collège Camus de Bayonne. Il est en outre mon référent numismatique !
Après les premiers épisodes de cet été 2024, je vous propose de continuer à mettre en lumière cet automne les publications qu’il a partagées avec nous sur les réseaux dans cette chronique baptisée NUMISmythique. De quoi s’agit-il ? De numismatique, l’étude des pièces de monnaies, et des mythes, ces histoires passionnantes qui fondent la culture antique.
Je vous souhaite de belles découvertes lors de ce rendez-vous du dimanche !
Julie Wojciechowski
Une histoire de divination…
Parmi les trésors d’iconographie qu’on trouve sur les médaillons publiés par Mittag, je vais vous parler aujourd’hui de l’histoire d’Attus Navius.
Tarquin l’Ancien voulait réformer les centuries créées par Romulus pour pouvoir les marquer de son nom.
L’augure Attus Navius lui opposa qu’on ne pouvait le faire sans avoir interrogé les dieux par le vol des oiseaux.
Tarquin l’Ancien se fâcha :”Voyons, devin que tu es, demande aux oiseaux si l’on peut faire ce que à quoi je pense en ce moment.”
Attus Navius prit les augures et répondit que oui.
“Hé bien, dit le roi, ce à quoi je pensais c’est qu’avec un rasoir tu couperais la pierre en deux.”
Attus Navius ne se démonta pas, prit un rasoir et coupa une pierre en deux.
Tite-Live rapporte qu’il y avait jadis une statue d’Attus la tête voilée, sur l’emplacement du miracle, dans le comitium, sur les marches mêmes de la curie, du côté gauche. La pierre, dit-on, fut placée au même endroit pour rappeler ce miracle à la postérité.
Sur le médaillon d’Antonin, on voit, à gauche, Attus Navius accroupi, tenant le lituus d’augure de la main gauche et coupant une pierre de la droite… Et à droite, Tarquin l’Ancien, debout, en toge, appuyé sur un gouvernail (car il gouverne).
Maxime Cambreling