Maxime Cambreling est un professeur de lettres classiques passé par l’école du Louvre, le musée du Louvre et le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) avant d’enseigner au collège Camus de Bayonne. Il est en outre mon référent numismatique !
Je vous propose de mettre en lumière tout l’été (et plus si affinité !) les publications qu’il a partagées avec nous sur les réseaux dans cette chronique baptisée pour l’occasion NUMISmythique. De quoi s’agit-il ? De numismatique, l’étude des pièces de monnaies, et des mythes, ces histoires passionnantes qui fondent la culture antique.
Je vous souhaite de belles découvertes lors de ce nouveau rendez-vous du dimanche !
Julie Wojciechowski
Une histoire de serpent…
On parle de Glykon (Γλύκων).
On le présente souvent comme un serpent oraculaire à tête humaine.
La petite histoire parle d’Alexandre d’Abonuteichos (105-175), prêtre d’Asclepios et de Salus en Ionie, un peu filou sur les bords.
Salus, Asclepios, on voit bien le rapport avec le serpent.
Un peu avant 160, après avoir annoncé la venue d’une incarnation d’Asclepios, il casse un œuf de serpent d’où sort un bébé vivant. Puis une semaine après, il exhibe un immense serpent adulte, apprivoisé, et prétend qu’il a miraculeusement grandi. Ce serpent a des cheveux blonds (en crin de cheval ?) et un visage humain (un masque ?). Les serpents sacrés, ce n’est pas nouveau.
Avec ce serpent sur le bras, Alexandre prétend transmettre des oracles de la bestiole. Il acquiert rapidement une grande renommée, jusqu’aux oreilles de Marc-Aurèle qui lui témoigne de l’intérêt. Il se faisait payer une drachme et deux oboles pour chaque oracle, et aurait donné jusqu’à 80 000 prédictions.
Après la mort du prêtre (moqué par Lucien, qui dit l’avoir rencontré), le culte du serpent se poursuit, au point que des statues (celle de Constanza est dans un incroyable état) et des monnaies lui sont consacrées.
On ne voit pas trop le visage humain, mais on voit bien la chevelure filasse.
Maxime Cambreling