NUMISmythique #épisode 1 : une histoire de dauphin

Maxime Cambreling est un professeur de lettres classiques passé par l’école du Louvre, le musée du Louvre et le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) avant d’enseigner au collège Camus de Bayonne. Il est en outre mon référent numismatique !

Je vous propose de mettre en lumière tout l’été (et plus si affinité !) les publications qu’il a partagées avec nous sur les réseaux dans cette chronique baptisée pour l’occasion NUMISmythique. De quoi s’agit-il ? De numismatique, l’étude des pièces de monnaies, et des mythes, ces histoires passionnantes qui fondent la culture antique.

Je vous souhaite de belles découvertes lors de ce nouveau rendez-vous du dimanche !

Julie Wojciechowski

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Une histoire de dauphin…

Revenons sur l’histoire de Mélicerte.

Fille de Cadmos, fondateur de Thèbes, et d’Harmonie, fille d’Arès et d’Aphrodite, Ino recueille Dionysos bébé. Poursuivie pour cela par la colère d’Héra, elle participe à plusieurs histoires tragiques.

Elle a ainsi participé à la mise en pièces de Penthée, son neveu roi de Thèbes, lors d’une transe bachique avec sa mère et sa sœur (raconté dans les Bacchantes d’Euripide). Elle cherche à faire mourir Phrixos et Hellé, les enfants de son mari Athamas, à l’origine du mythe de la Toison d’or.

Enfin, frappée de folie par Héra (comme si ça ne suffisait pas jusque là), elle se jette dans la mer, entre Corinthe et Mégare, avec son fils Mélicerte.

Cependant, sa grand-mère Aphrodite demande qu’elle devienne une divinité marine. C’est ainsi qu’elle devient Leucothée (“la déesse blanche”), qui aidera Ulysse au début de l’Odyssée.

Quant au jeune Mélicerte, son corps sans vie fut rapporté sur le rivage de Corinthe par un dauphin. On le déifia sous le nom de Palémon et on lui édifia un temple. C’est en son honneur qu’étaient organisés les Jeux Isthmiques de Corinthe.

Sur de grands bronzes de Corinthe frappés sous Domitien, on voit au revers Ino tenant dans ses bras Mélicerte se diriger vers Isthmos assis sur des rochers avec un dauphin à ses pieds.

Sur d’autres bronzes antonins, on voit Mélicerte sans vie allongé sur un dauphin avec un arbre à l’arrière.

On voit la même scène à l’intérieur d’un temple circulaire avec des dauphins comme figures architectoniques.

Mélicerte sur son dauphin est parfois accompagné d’un athlète participant aux jeux isthmiques.

Maxime Cambreling