Jean-Luc Mélenchon, lors de la perquisition de son domicile le 16 octobre dernier déclare : « ma personne est sacrée, je suis parlementaire » [1]. Trois jours plus tard, au cours d’une conférence de presse, il précise sa pensée :
« ceci vous expliquera un point de détail qui a échappé aux incultes : l’expression, « ma personne est sacrée », est une expression dont vous trouverez l’explication dans le Littré, un dictionnaire bolchévique bien connu, dans lequel on fait référence à l’histoire profonde qui fait que les tribuns du peuple, dont je m’honore de faire partie, et les parlementaires depuis la première République en France, sont déclarés inviolables et qu’ils bénéficient d’un certain nombre de protections, que ces protections font qu’il ne sont pas, sur tous les plans, sur le même plan que tous les citoyens » [2].
Cette explication qui confronte l’actualité à sa « profondeur » historique a fait que pour lutter contre l’inculture supposée de ses lecteurs, la presse s’est lancée dans des sessions de rattrapage : le Figaro le 28 décembre sous la plume de Stéphane Ratti et le Monde le 29 sous forme d’une supplément Idées intitulé « La politique option latin-grec » où philosophes et historiens sont convoqués car « L’Antiquité revient sur la place publique avec ses termes et ses concepts ». Rappelons que sur le présent carnet de recherche, on trouvera un billet précisément consacré à Plèbe et tribuns du peuple. Aux origines du populisme. Poursuivons donc cette réflexion à partir du statut du tribun du peuple dont Mélenchon dit qu’il est sacré.
Lire la suite de l’article sur le blog de Philippe Cibois : “La Question du Latin“