“Notre école doit former des résistants intellectuels ; et cette résistance, seule une langue maternelle forte et juste peut la garantir”
L’abandon du latin et du grec me semble une erreur majeure, car l’un et l’autre permettent aux élèves d’avoir une vision en profondeur de la cohérence de notre langue. Il ne s’agit pas simplement d’apprendre le latin, mais, quand vous expliquez à un enfant que le mot « hippopotame » signifie « cheval du fleuve », non seulement il adore, mais en plus il se rend compte que sa langue vient de loin… et que derrière « hippopotame » se profile « hippodrome » qui lui-même annonce « aérodrome »… Dans cette histoire, le véritable sujet n’est pas d’apprendre à lire et encore moins à parler latin ou grec, mais ce que ces langues peuvent apporter au lexique et à la grammaire de la langue française. La fréquentation de ces langues anciennes nous permet de regarder d’où nous venons…
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