L’Université de Pau va-t-elle perdre son latin ?

   Notre collègue Julie Gallego, Maître de conférences de latin à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour nous communique une nouvelle bien inquiétante et lance un appel à la mobilisation. L’association Arrête Ton Char apporte tout son soutien à sa démarche.

Menace de fermeture des Lettres Classiques à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour à compter de la L1 l’an prochain “pour faire des économies”: les étudiants actuellement en L1 et L2 pourraient terminer leurs études de L2 et L3 (à condition de ne pas redoubler, bien sûr!). “Discussion” très rude ce matin avec le directeur-adjoint du Collège (l’ex-UFR Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sport, regroupé désormais avec le Droit-Economie-Gestion –> Le principe de l’administration doit sûrement être “Filez Droit, faites des Économies et on s’occupe de la Gestion”, comme conséquence de la nouvelle organisation de l’UPPA, vendue comme la panacée mais contre laquelle nous n’avons pas eu notre mot à dire).

Nos étudiants sont presque tous boursiers et ont parfois même besoin de travailler en plus pour se payer leurs études: qui parmi les futurs bacheliers pourra aller à Toulouse ou Bordeaux pour suivre la formation en Lettres Classiques? Très peu, aucun doute. Alors par défaut ils prendront autre chose. C’est anormal! C’est une rupture d’équité parmi les étudiants du bassin. Si chaque université fait de même pour les “formations à faibles effectifs”, quelle université sera offerte aux futurs étudiants? Du vide (ou de la poudre aux yeux, comme vous préférez -ou pas).

On me dit que l’on ne remet pas en cause notre énergie, notre investissement, les très bons résultats au Capes et l’intérêt que les étudiants peuvent trouver à cette formation (avec les heures de grec ou le latin avec la méthode audio-orale de Claude Fiévet) mais que si ça ferme, ça n’a aucune incidence pour l’image de l’UPPA, aucune incidence pour la qualité de la formation en Lettres.

On me dit que ce qui compte ce sont “les chiffres” dans le joli tableau Excel: on coûte trop cher en heures complémentaires et en heures de vacation… Forcément! Nous sommes passés de 6 à 2 titulaires, une PRAG et une MC pour tout faire: double service pour l’une et l’autre et heureusement d’anciens étudiants devenus profs qui assurent des heures de vacation. Mais lorsque nous proposons de nous redonner un poste pour diminuer ce nombre, on nous dit qu’il faut arrêter de se moquer du monde.

On me dit que les Lettres Classiques “sont une niche”. Alors CAVETE CANEM… On ne compte pas se laisser faire et on va mordre très fort! 
SI VIS PACEM, PARA BELLVM.

Merci de faire le plus de bruit possible face à cette injustice: il est encore temps pour nous de faire changer la donne en laissant à tous les étudiants la possibilité de continuer à suivre des études de Lettres Classiques à Pau. 
Diffusez ce message au maximum sur les réseaux sociaux et dans vos contacts journalistiques et/ou politiques par exemple.
Vous pouvez nous soutenir en envoyant un message à mon adresse julie.gallego@univ-pau.fr 
Si vous êtes “un ancien”, vous pouvez dire aussi ce que ces études “de proximité” en grec et en latin vous ont apporté: peut-être que certains administratifs ne pourront plus faire la sourde oreille si je porte de nombreux témoignages !

A propos Robert Delord

Enseignant Lettres Classiques (Acad. Grenoble) Auteur - Conférencier - Formateur : Antiquité et culture populaire - Président de l'association "Arrête ton char !" - Organisateur du Prix Littérature Jeunesse Antiquité

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