Rayon : Religion et Mythologie
Texte : Thomas, Joël
Editeur : Les Belles Lettres
Collection : Vérité des mythes
Format : 300 pages
Présentation:
« Osons le dire, ce qu’on va lire sous la plume de Joël Thomas me paraît être fondamental en son domaine. (…) Pour beaucoup de lecteurs, ce livre va être une heureuse surprise et aussi une source de bénéfices de tout ordre, car, dans bien des domaines, antiques et modernes, la culture littéraire et philosophique de Joël Thomas est très étendue et déborde sur les lettres contemporaines, les littératures orientales et même, parfois, les conclusions actuelles de la science physique. »Paul Veyne, extrait de la préface.
L’auteur part d’une relecture de Virgile et d’Ovide : l’Énéide comme épopée initiatique des origines de Rome, et le poème mythologique des Métamorphoses. Au-delà de l’homme romain, c’est à chacun de nous que Virgile et Ovide parlent : la mythologie est la terre natale de toutes les formes symboliques. Aussi, par-delà vingt-deux siècles, nous nous sentons dans une fraternité avec les peurs, les joies et les désirs qui s’expriment dans ces textes. Énée confronté à l’incertitude du risque et à la certitude de l’amour est l’archétype de chacun de nous essayant de construire son espace personnel. En tant qu’homo viator, il est à la fois guerrier, passeur et exilé ; et comme héros fondateur, il met en ordre le monde, à mesure qu’il progresse dans l’organisation de sa psyché. Comme le dit Paul Veyne dans sa préface à ce livre, nous y trouvons la « vérité profonde » de ces « structures privilégiées de l’imaginaire humain ».
Au-delà de ces fulgurances, c’est cet écho que l’auteur essaie de repérer plus généralement dans l’imaginaire des Latins, aussi bien pendant la période augustéenne que dans ses influences, en particulier dans la construction de l’Europe. Car, dans une forme de feed back, l’Énéide est à la fois la matrice et le reflet de la romanité ; et le phare de la romanité ne s’est pas éteint avec ses formes matérielles. L’Énéide inspirant la Divine Comédie, ou relue par la Créüside de Magda Szabo, Ovide revisité par David Malouf, ou Catulle modèle possible pour le Bateau Ivre de Rimbaud : même lorsque ses formes transitoires ne sont plus, Roma Aeterna demeure, et « ce qui demeure, les poètes le fondent » (R.-M. Rilke).
Pour mieux le mettre en évidence, Joël Thomas a recours à deux outils méthodologiques contemporains : la mythocritique, comme étude des textes, et la mythanalyse, comme étude plus générale des formes de l’imaginaire social. Ainsi confrontés, le monde ancien et notre monde contemporain s’éclairent réciproquement.
Consultez le sommaire de cet essai sur le site des Belles Lettres.
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