Rayon :
Texte : Cixous, Hélène
Editeur : Des femmes éditions
Collection : Des femmes
Présentation:
” Le drame qui se joue ici pourrait être une version du mythe d’Œdipe. En fait il déplace radicalement l’inceste fils-mère, l’accidentel qui est au corps du mythe, pour faire apparaître essentiellement l’énigme de l’invivable de la relation entre homme et femme : ” Œdipe ” ” Jocaste ” ne sont jamais que les prénoms occasionnels de tout homme toujours fils de toute femme jamais femme. Ce qui fonde l’invivable du couple c’est la duplicité de la structure qui veut qu’un homme soit toujours adultère : ” le couple ” cache un tiers là où l’homme a toujours en réalité deux objets d’amour. Et ce n’est pas la femme-épouse, appropriée, incorporée, qui est son principal objet, mais sa propre image idéale, lui-même dans l’autre qui le regarde comme il veut être vu, grand et bon à ses propres yeux, vénéré (par l’autre, maîtesse, ici, : la Ville-fille). Que veut un homme ? toujours fils-père, être aimé de la mère, jouir lui-même dans la fille.
C’est cette structure aussi qui veut qu’une femme soit reléguée à la place de la mère. Jocaste même d’origine étrangère à Œdipe serait nécessairement advenue à cette place…
Le chant du corps interdit porte à la scène, ici sous le nom d’Œdipe, la division à tous les niveaux. Il montre comment Œdipe agent de la loi peut faire l’amour avec sa mère tant qu’elle n’est pas nommée, tandis que Jocaste qui sait avant tout savoir, depuis toujours, et qui sait être au-delà des mots, tente de délivrer Œdipe des noms qui font la loi. La situation tient à un fil(s) et un nom.
Dans la première partie s’effectue la marche à reculons de l’homme qui dos à la vérité cherche à ne pas savoir ce qu’il sait en se rendant à l’appel séducteur de la ville, déjà il déserte Jocaste et, désertée, elle s’enfonce dans l’immensité de l’interdit : ” ne dis pas ! “.
Dans la deuxième partie Jocaste se consume du silence de cet homme : ” il ne m’a pas dit ! “. Elle erre tout au long de la mort sans réussir à mourir car celui qui lui donnait à vivre chaque jour ne lui donne plus rien pas même la mort. Cependant en présence de Tirésias (qui ? le devin aveugle ? l’autre Jocaste ? Œdipe jeune ? L’amour ?), elle cherche, trouve des forces vives pour gagner la mort… ”
H.C.
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