Texte : HENIN Emmanuelle, NAAS Valérie
Editeur : CNRS
Site de l'éditeur
Format : 488
Présentation:
De la peinture antique, qui fut certainement d’une grande richesse, nous ne conservons que de rares traces matérielles. Mais ces chefs-d’oeuvre disparus ont subsisté à travers des textes qui les décrivent et nous racontent, à leur propos, des anecdotes, mythes et récits que la tradition a fini par transformer en lieux communs : l’artiste tombant amoureux de son modèle, le jeune homme préférant la statue à la femme de chair, le peintre se livrant à la torture pour mieux représenter la douleur, des raisins si parfaitement imités que les oiseaux viennent les picorer.
C’est par la médiation de ces discours et de ces narrations que l’art antique a irrigué tout l’art occidental, dans sa pratique comme dans sa conception. Sans cesse repensés et reformulés, ces récits fondateurs ont offert à chaque auteur l’occasion d’exprimer sa vision singulière et se sont finalement traduits par autant d’interprétations originales.
Quelle a pu être l’influence de ces lieux communs sur les théories artistiques de l’âge moderne et contemporain ? Ont-ils contribué à alimenter, enrichir et populariser les discours théoriques, ou au contraire à les mettre en défaut, à les entraver ou à s’y substituer ? Par quelles médiations – rhétorique, philosophique, académique – cet ascendant des lieux communs s’est-il exercé ? Quel rôle ont-ils joué dans la pratique des artistes, notamment dans le choix et le traitement des sujets ? Par quel processus artistique s’accomplit la transposition fictionnelle du lieu commun ? Par quels indices peut-on identifier sa présence subliminale dans une oeuvre ? Voilà l’enquête à laquelle nous convie cet ouvrage qui revisite magistralement l’histoire de l’art à la lumière de ses origines narratives.
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