Costas Gavroglou, Ministre grec de l’Education, souhaite réformer le système d’entrée à l’Université, qui a peu ou prou peu évolué depuis une quarantaine d’années.
Un article de The Greek Reporter nous explique à quel point le système peut être qualifié d'”archaïque” : l’examen d’entrée à l’université en Grèce détermine totalement la suite des études, la note obtenue conditionnant l’établissement qui pourra accueillir ou non les étudiants. Cela pousse de nombreux élèves à “bachoter” la dernière année du lycée dans des écoles privées, accroissant les inégalités sociales.
Une modification de la dernière année du lycée et du système d’introduction à l’enseignement supérieur a dont été proposée par le ministre. Une des mesures concerne l’enseignement du latin, qui ne serait plus enseigné au lycée, et ne ferait donc plus partie des examens d’entrée à l’Université.
De nombreuses voix se sont élevées contre cette décision, arguant que les étudiants grecs se trouveraient un peu plus isolés des racines européennes du pays. L’école de Philosophie d’Athènes explique par exemple que la décision est “totalement anachronique, et qu’elle va priver les étudiants grecs d’un savoir qui fait partie de l’identité européenne”
> Lire l’article (en anglais) de “ekathimerini” ce sujet
Une pétition, lancée en ligne par η Πανελλήνια Ένωση Φιλολόγων, demandant à M. Gavroglou de revoir sa décision, a obtenu plus de 5000 signatures et a fait grand bruit :
Dear Mr Minister, the decision to abolish Latin from the National Examinations for admission to higher education is wrong, unscientific and unprogressive. It causes a deadly blow to classical studies in Greece and leads to further degradation of the quality of studies at the Greek Lykeion.
We urge you for the revocation of this decision, the restoration of Latin to its previous position and the enhancement of Latin teaching at the Greek Lykeion.
La polémique est vive en Grèce et Costas Gavroglou regrette que la question du latin soit “idéologisée”…
Selon CNN.gr et efsyn.gr le ministre a déclaré dans des interviews ces derniers jours qu’il ne reviendrait pas sur sa décision d’introduire des cours de sociologie en dernière année du lycée à la place du latin, mais ouvert à la discussion pour les classes inférieures : le latin pourrait y rester enseigné.