Travail proposé par Nathalie Guillerme et Angélique Giraud.
Analyse du tableau de Poussin
I. La composition du tableau
1. Quelle figure géométrique peut-on tracer pour relier Salomon et les deux femmes ? On peut tracer un triangle.
2. En quelle position se trouve Salomon ? Il se trouve dans une position dominante, sur un trône.
3. En quoi la composition du tableau souligne-t-elle que Salomon est un roi juste ? Elle souligne que c’est un roi juste car elle est très symétrique, très équilibrée.
II. Les gestes des femmes
1. Comment la méchante mère porte-t-elle l’enfant mort ? La méchante mère porte l’enfant mort comme un simple paquet.
2. Quel geste fait-elle avec son bras droit ? Elle pointe du doigt l’autre femme.
3. Qu’exprime-t-elle par son geste ? Elle exprime une menace.
4. Dans quelle position la bonne mère est-elle ? Elle est agenouillée.
5. Qu’exprime la position de ses bras ? Elle exprime une supplique au roi.
6. Où est placé l’enfant ? Il est placé à gauche : il est tenu par les pieds par un garde, prêt à exécuter l’ordre de Salomon.
Analyse du tableau de Boulogne
1. Quel moment du récit le peintre illustre-t-il ?
2. Quels personnages a-t-il ajoutés ? Quelle fonction remplissent-ils ?
3. Comment le grand roi Salomon est-il représenté ?
4. Commentez la représentation des deux mères (position, attitude, regard, physique, tenue…). L’observateur du tableau est-il dans la même incertitude que le lecteur quant à la vérité ?
5. Quelles formes géométriques sont repérables dans le tableau ? A quoi correspondent-elles ?
6. Quels effets produisent le traitement de la lumière et celui des couleurs ? Quelle émotion le traitement de la lumière et celui des couleurs ? Quelle émotion cherche-t-il à susciter à propos de cet épisode.
Eléments de commentaire
Analyse du tableau de Boulogne
1. Quel moment du récit le peintre illustre-t-il ?
Valentin a choisi le moment où le roi prononce sa sentence. Il désigne l’enfant du doigt tout en donnant l’ordre au soldat de le prendre et de le couper en deux. Le soldat s’est déjà saisi de l’enfant et va exécuter l’ordre. C’est le moment le plus terrible qui précède immédiatement un geste horrible et bouleversant. Le peintre s’intéresse à l’émotion crée par la ruse du roi.
2. Quels personnages a-t-il ajoutés ? Quelle fonction remplissent-ils ?
Le texte ne mentionne que le roi, les deux femmes et l’enfant vivant. Implicitement il suggère la présence d’autres personnes, l’une qui va chercher l’épée et une autre qui va exécuter la sentence. Le tableau confond en un seul ces deux derniers personnages ; il représente en plus en arrière plan, à gauche du roi, un garde, symbole de sa force. A ses pieds on voit l’enfant mort. A droite, on devine deux vieillards, symbole de la sagesse dont les attitudes expriment la perplexité. Le problème semble insoluble à ces vénérables conseillers : l’ombre qui les environne est aussi celle de leur esprit. Ces différents personnages sont situés aux trois sommets d’un triangle qui enserre le roi.
3. Comment le grand roi Salomon est-il représenté ?
Le roi est en position surélevée. Le sceptre, le trône et la couronne sont les indices de sa fonction ; ses vêtements luxueux, le coussin sous ses pieds, le décorum évoqué par la draperie derrière le trône disent la puissance et le faste. Le geste ferme, le regard déterminé et l’expression impassible disent l’autorité. Le plus étonnant est la jeunesse de son visage. Les qualités dont il fait preuve apparaissent exceptionnelles à un tel âge.
4. Commentez la représentation des deux mères (position, attitude, regard, physique, tenue…). L’observateur du tableau est-il dans la même incertitude que le lecteur quant à la vérité ?
Les deux femmes sont jeunes, de même type physique et vêtues dans le même style. Elles pourraient toutes deux être la vraie mère et ont adopté la même position, à genoux devant le roi. Cependant, quelques différences les opposent : l’une est de trois-quart et regarde l’enfant d’un air éploré les mains sur le cœur ; elle semble prête à se lever. L’autre est de dos, l’épaule dénudée, dans une tenue plus « débraillée » ; elle regarde le soldat et retient l’enfant qu’il tire sans ménagement, au risque de le blesser. L’image révèle ce que le texte ne dit pas : l’instinct maternel est suggéré à travers les gestes avant même que les mots ne soient prononcés.
5. Quelles formes géométriques sont repérables dans le tableau ? A quoi correspondent-elles ?
Au premier triangle (question 2) qui inclut les signes de la puissance et des fonctions du roi Salomon, on peut ajouter celui qui a, à sa base, l’enfant mort et les deux femmes, et pour sommet Salomon. C’est le triangle de la scène du tribunal. Un autre triangle incliné inclut le soldat, la femme tenant l’enfant vivant et le roi : c’est celui de la sentence. A la stabilité du précédent, il oppose un effet de déséquilibre propre à la violence de la scène.
6. Quels effets produisent le traitement de la lumière et celui des couleurs ? Quelle émotion le traitement de la lumière et celui des couleurs ? Quelle émotion cherche-t-il à susciter à propos de cet épisode.
Trois touches de rouge rehaussent les nuances dominantes, assez sourdes. L’ensemble est harmonieux et renforce les effets esthétiques de la composition géométrique. La scène est plongée dans une ombre générale. Cependant un fort éclairage oblique accuse le modelé des anatomies et les drapés des tissus. Il crée un effet de clair-obscur qui dramatise la scène. La lumière valorise le visage du roi, la chair de l’homme, de la femme et de l’enfant et surtout désigne aux regards l’émotion de la mère. Elle souligne ainsi le calme, la violence et l’émotion qui sont les trois pôles dominants de la scène : chez le spectateur sont ainsi suscités l’admiration, l’horreur et la compassion.