Claude Marcel pour Latine Loquere
L´ARGOLIDE
L´Argolide (en grec moderne ΑÏγολίδα / Argolàda, en grec ancien ἈÏγολίς / Argolàs).
Ce nom a pour racine arg- qui signifie « quelque chose de brillant » (cf. argyros qui signifie « argent » en grec).
I. Géographie :
– Le nome d´Argolide est une péninsule bordée au nord par le golf Saronique, au sud par le golf Argolique. Elle s´étend au Nord-Est du Péloponnèse, au sud du nome de Corinthie. Son chef-lieu actuel est Nauplie.
– Elle est constituée de collines calcaires, couvertes de pinèdes et olivettes. Les plaines côtières sont fertiles, en particulier la plaine d´Argos en raison des alluvions déposées par les rivières dont l´Erasinos. Au XIX éme siècle, les agriculteurs se consacraient surtout à la viticulture ainsi qu´à la culture du tabac, mais les diverses crises de la fin du siècle, les ont poussés vers le maraîchage. Les principales productions actuelles sont les fruits, les légumes, les légumes secs, les citronniers, les céréales, les oliviers, le tabac, le coton et la vigne. Les melons et les citrons d´Argos sont très réputés. Il y a aussi un peu d´élevage.
– Les principales industries sont aujourd´hui le tissage et la conserverie.
II. Histoire :
1°) Préhistoire
– IIIème millénaire av. J.C. : L´Argolide est déjà peuplée (vestige préhistorique à Lerne).
– IIème millénaire av. J.C. : l´Argolide est une région peuplée et fertile. L´occupation humaine est rendue possible par des travaux d´hydrauliques (barrage de Tirynthe, aménagement à Lerne) permettant d´éviter les inondations dans les zones basses et marécageuses.
2°) Antiquité
– Dans l´Antiquité, l´Argolide comprenait, outre l´État d´Argos, la Trézénie, l´Épidaurie et l´Hermionie. Ses villes principales étaient Argos, Mycènes, Tirynthe, Nauplie, Trézène, Hermione et Épidaure.
– En 820 av. J.-C., après la mort d´Ératos, la royauté est abolie et remplacée par une oligarchie.
– Pendant le VIIè siècle av. J.-C. et au-delà , cette contrée est longtemps soumise aux Spartiates.
– En 233 av. J.-C., l´Argolide se réunit à la Ligue achéenne ; elle succombe avec elle en 146 av. J.-C.
– Ensuite, l´Argolide tombe successivement aux mains des Romains, de Byzance, des princes croisés, de Venise, de l´Empire ottoman. Au cours du Moyen Âge une partie de la région est repeuplée par des colons chrétiens d´origine albanaise.
3°) Epoque moderne
– A partir de 1821, elle participe à la guerre d´indépendance et rejoint le premier État grec moderne.
– Entre 1831 et 1834 : la ville de Nauplie fut la première capitale de la Grèce indépendante.
– En 1745 : la prise du Péloponnèse achève la conquête turque de la Grèce.
III. Sites :
– Argos : elle est considérée comme la ville la plus ancienne de Grèce. Elle a pour fondateur mythique Argos, fils de Zeus. La déesse protectrice d´Argos est Héra, dont le sanctuaire se trouvait en dehors de la ville.
– Nauplie : On peut y voir des bâtiments et des fortifications de l´époque vénitienne (1686-1715).
– Asiné : est une cité classique dont les vestiges des fortifications sont visibles à l´arrivée à Tolo, sur la plage. On y a trouvé des tombeaux mycéniens.
– Mycènes : c´est une forteresse de l´âge de bronze aux remparts impressionnants ; les tombes du XVIe siècle av. justifient l´épithète homérique de « riche en or » pour qualifier la ville. Les tombes à « Tholos », la porte des lionnes, la citerne souterraine sont de remarquables réalisations architecturales des XIV-XIIIe av. Le musée comporte de nombreuses explications et une partie des objets retrouvés sur place.
– Tirynthe : les blocs de pierres gigantesques utilisés pour la construction de cette forteresse mycénienne sont à l´origine de l´expression « mur (ou appareil) cyclopéen » et de la légende attribuant aux cyclopes la construction de ce type de monuments.
– Epidaure : Le sanctuaire du dieu de la médecine Asclépios connut une grande popularité à la fin du Ve siècle av. J.C. Dès l´antiquité, le théâtre frappa les visiteurs par sa beauté et son acoustique exceptionnelle.
– Lerne : vestiges de la préhistoire « maison des tuiles » IIIème millénaire av. J.C.
– Némée : site du premier des travaux d´Héraclès, et aussi sanctuaire de Zeus, où se déroulait les Jeux panhelléniques, les Jeux Néméens.