Il est à la mode, du moins chez nos candidats ayant maille à partir avec l’institution judiciaire, d’opposer à la justice le suffrage universel. C’est ainsi que M. Fillon a justifié en ces termes le maintien de sa candidature : « Je m’en remets donc désormais au seul jugement du suffrage universel » (Figaro du 16 février 2017) – déclaration réitérée plusieurs fois depuis en des termes similaires. Mme Le Pen, quant à elle, refuse de se rendre à toute convocation avant l’élection présidentielle. Ces diverses déclarations aboutissent à mettre en opposition le verdict des urnes et le travail des juges, voire une éventuelle condamnation, en accordant au suffrage populaire une double priorité, temporelle et morale : l’adhésion du peuple passe avant la rigueur judiciaire et, d’une certaine manière, en constituerait presque l’antidote.
Dans la démocratie athénienne de l’Antiq…
Lire l’article de Jean-Paul Plantive sur : http://www.laviedesclassiques.fr/article/le-suffrage-universel-et-la-prosopop%C3%A9e-des-lois