La limite de 26h ne s’applique qu’aux enseignements obligatoires

En janvier, Najat Vallaud-Belkacem, de passage sur France Inter, avait eu la surprise de se trouver face à un contradicteur inattendu : Nicole Ferroni, ex-professeur agrégé de SVT, qui avait profité de la visite de la ministre de l’Éducation nationale pour lui expliquer son avis négatif sur la réforme en cours du collège.

Réécouter le billet du 13 janvier 2016 : http://www.franceinter.fr/emission-le-billet-de-nicole-ferroni-education-nationale-lutter-contre-luniformite-en-uniformisant

Ce 23 mars, Nicole Ferroni enfonce une nouvelle fois le clou. Des collégiens impliqués dans le projet InterClass’ (une classe média qui travaille 2H par semaine en lien avec France Inter) n’ont pu prendre l’antenne en raison de l’actualité… Vers 2’49, l’humoriste regrette notamment que la réforme du collège encadre à un tel point les projets que les classes média seront à l’avenir impossibles : comment en effet maintenir une classe qui travaille 2H sur un projet hors programme par semaine ?

Pourquoi appeler un ministère celui de l’éducation nationale si elle n’éduque pas ? Vous allez me dire « mais Nicole, arrêtez de vous acharner ! », mais oui, mais c’est juste qu’étymologiquement, éduquer ça veut dire « guider hors », et est-ce que cette réforme permettra encore de « guider hors » ? Je ne parle pas de la sortie en 5ème, obligatoire, qui ne l’est désormais plus, *je parle de ces 26 heures plafonnées par élève*. Est-ce qu’avec ça, on aura le temps de maintenir ces choses hors programme, comme ces 60 heures de classe média du collège Georges Rouault qui nous envoie aujourd’hui ses graines de journalistes ? Hé ben non, on ne pourra probablement pas, nous le confirme leur enseignante Madame Pavel. Et alors, quand moi je dis ça au cabinet ministériel, pardon, quand moi je dis ça, le cabinet ministériel de Madame Vallaud-Belkacem me tweete : « Si, les médias sont maintenus, mais ils sont intégrés aux programmes ! » Sauf que « intégrés », ça veut dire rentrer les choses dans un plus petit espace, alors que, « éduquer », c’est les faire sortir, les faire jaillir, les faire grandir, alors, grandissez , élèves, et par contre, à d’autres, je dis : « Faut pas pousser ».


A l’antenne, à côté de la haine la belle… par franceinter

Comme Nicole Ferroni s’y attendait, le cabinet de la MInistre n’a pas tardé à lui répondre : l’éducation aux médias reste possible puisqu’elle est intégrée aux nouveaux programmes.

Dans la Bande Originale de Nagui, ce même 23 mars, la Ministre revient sur l’affaire en expliquant que les classes média pourront toujours exister, non seulement donc, parce que l’éducation aux médias fait désormais partie des programme, mais aussi parce que “Les 26 heures hebdomadaires (…) portent sur les enseignements obligatoires. C’est les enseignements obligatoires qui feront 26 heures en tout. Mais ça n’exclut aucunement d’avoir au-delà des enseignements obligatoires des classes médias”…

Oui oui, vous l’avez bien lu, on peut aller au delà des 26h obligatoires pour mener des projets “hors cadre officiel” des EPI ou de l’AP…

Sources : Collectif 77 Sud Pour une autre réforme du collège et le Snalc Créteil

A propos Revue de presse

Les articles signés "Revue de presse", et les photos qui y sont attachées, ne sont cités par "Arrête Ton Char" qu'au titre de revue de presse. Nous ne fournissons qu'un extrait et nous invitons à suivre le lien fourni pour aller les consulter sur leur plateforme d'origine, dont ne garantissons ni la qualité, ni le contenu.

Laisser un commentaire

X