Le 21 février dernier, Gérard Collomb a prononcé quelques mots en latin au sein de l’Assemblée Nationale.
BFM résume ce jour là le contexte… :
Interrogé sur le projet de loi sur l’asile et l’immigration lors des questions au gouvernement, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a salué “la volonté d’accueil et d’humanisme” de la France à l’égard des étrangers en exil. Pour étayer ses propos, il a cité le philosophe Saint-Augustin, en latin.
… enfin pas totalement, puisque des détails sont dévoilés quelques jours plus tard par le Journal du dimanche :
Le Premier ministre Edouard Philippe a défié son ministre de l’Intérieur Gérard Collomb de citer du Saint Augustin lors des Questions au gouvernement. Enjeu du pari : une bouteille de Côte-Rôtie..
On regrettera la légèreté de Gérard Collomb (ayant pourtant commencé comme professeur agrégé de lettres classiques en 1970) qui utilise le latin pour plaisanter sur un sujet bien sérieux, avec quelques inexactitudes :
“C’est un grand philosophe qui disait : “Amabam amare et amans amare quid amarem quaerebam”, c’était Saint-Augustin, je vous le traduis : “J’aimais aimer et, aimant aimer, je cherchais qui aimer”
Les mots sont issus du Livre III des Confessions : ” nondum amabam, et amare amabam (…) quaerebam quid amarem, amans amare”
La traduction proposée par M. Raulx (en 1868) rend mieux compte du “quid” : “ Je n’aimais pas encore, et j’aimais à aimer; (…). Je cherchais un objet à mon amour, aimant à aimer; “