Doctor Who est une série télévisée britannique de science-fiction créée par Sydney Newman et Donald Wilson, diffusée depuis le 23 novembre 1963 sur BBC One. Elle raconte les aventures du Docteur, qui voyage à travers l’espace et le temps à bord d’un vaisseau spatial, le TARDIS (Time And Relative Dimension In Space, qu’on trouve aussi traduit en version française par « Temps à relativité dimensionnelle inter-spatiale »). Lorsque le Docteur est mortellement blessé, il peut survivre en se régénérant ; il change alors d’apparence et, dans une certaine mesure, de personnalité, mais tout en conservant le souvenir de ses vies antérieures.
La série compte 813 épisodes et est encore en cours de production.
La Chute de Pompéi (The Fires of Pompeii) est le 2e épisode de la quatrième saison de la deuxième série de la série télévisée. Il a été diffusé pour la première fois le 12 avril 2008 sur BBC One. C’est le premier épisode dans lequel le Docteur fait voyager Donna Noble, sa nouvelle compagne. L’épisode a été filmé dans les studios italiens Cinecittà ; c’était la première fois depuis la reprise de la série que l’équipe de production de Doctor Who décidait de tourner à l’étranger. Le producteur Russell T Davies avait eu l’idée d’inclure la chute de Pompéi dès la première saison, après avoir vu le docufiction Le Dernier Jour de Pompéi. Cet épisode a été écrit par James Moran, qui raconte avoir eu des difficultés et réécrit le texte d’ouverture une vingtaine de fois. Il a travaillé étroitement avec Davies à cause des contraintes plus spécifiques imposées par le tournage et c’est de Davies que viennent les idées de blagues linguistiques, s’inspirant de la bande dessinée Asterix, comme Lucius Petrus Dextrus (Lucius au Bras Droit Pétrifié) ou TK Maxximus, un jeu de mot avec T.K. Maxx, une chaîne de magasins anglaise.
L’épisode commence avec le docteur sortant du TARDIS et s’écriant ‘La Rome antique !’, mais comme Donna le lui fait remarquer, il n’y a qu’une seule colline et non sept.
Ils sont à Pompéi, le 23 août 79, la veille de l’éruption du volcan. A son tour, Donna est toute joyeuse… au point de vouloir s’essayer au latin… (rappelons que le TARDIS traduit tout automatiquement). La phrase qui lui vient à l’esprit est une citation de Jules César : “Veni, vidi, vici” qu’elle ne prononce pas à la façon “classique”, mais à “l’italienne”… Son interlocuteur lui explique alors qu’il ne parle pas le celte… et le docteur précise qu’elle parle plutôt comme une écossaise… (certainement y-a-t’il là dessous un jeu de mot anglais…)
Donna Noble: What if I said something in actual Latin? Like, “Veni, vidi, vici”? My dad said that when he came back from football. If I said, “Veni, vidi, vici,” to that lot, what would it sound like?
The Doctor: I’m not sure. You have to think up difficult questions, don’t you?
Donna Noble: [excited] I’m gonna try it!
Stallholder: A’ernoon, sweetheart. What can I get ya, my love?
Donna Noble: Um, “Veni, vidi, vici.”
Stallholder: Huh? Sorry?
Stallholder: [slowly and loudly] Me no a-speak Celtic. No can do, missy.
Donna Noble: [sarcastically] Yeah!
Donna Noble: [to The Doctor] How’s he mean, Celtic?
The Doctor: Welsh. You sound Welsh. There we are. Learnt something.
Au coin de la rue, le docteur admire le Vésuve. La phrase qu’il prononce, « c’est le jour du volcan », renvoie à sa discussion avec le Capitaine Jack Harkness dans la saison 1 : lors de l’épisode Le Docteur danse Jack avoue avoir utilisé à de nombreuses reprises la journée du volcan de Pompéi pour arnaquer des investisseurs.
Arrive alors le générique.
Nous retrouvons une femme en rouge, que nous avions vu suivre le docteur, avec ses consoeurs, le groupe des Sibyllines. Leur maquillage, leur tenue, la cave/temple où elles sont réunies nous laissent penser que nous n’avons pas affaire à de “vraies” romaines mais certainement à des extra-terrestres.
On notera toutefois qu’il y a une référence à la Sibylle, une prêtresse antique d’Apollon, d’Apollon qui personnalise la divination et prophétise. Elle le faisait dans un langage énigmatique permettant de nombreuses interprétations, ce qui les mettait à l’abri de toute contestation ultérieure. Au Ier siècle av. J.-C., on dénombrait dix sibylles. Les Romains conservaient pieusement dans le temple de Jupiter Capitolin les Livres sibyllins, qui auraient été vendus par une vieille femme (peut-être la Sibylle de Cumes) à Tarquin le Superbe, au VIe siècle av. J.-C.
Sur le marché, le docteur est très inquiet, car le Tardis a disparu. Le marchant l’oriente vers la famille de Lucius Caecillus Lucundus, un marchant de marbre. Sous une fausse identité (Les Spartacus, frère et sœur et non mari et femme), Donna et le Docteur font la connaissance de la famille de Lucius : sa femme Metella, leur fils, Quintus et leur fille, Evelina, qui bientôt rejoindra les rangs des sœurs sibyllines.
Caecillius: Who are you?
The Doctor: I am… Spartacus.
Donna Noble: And so am I.
Caecillius: Mr. and Mrs. Spartacus?
The Doctor: Oh, no no no, we’re not married.
Donna Noble: [overlapping the Doctor] We’re not together.
Caecillius: Oh, brother and sister? Yes, of course, you look very much alike.
The Doctor, Donna Noble: [looking at each other; surprised and a bit disgruntled] Really?
La phrase « Je suis Spartacus » est un clin d’œil au film de 1960 Spartacus. Le scénariste James Moran a trouvé les noms de Metella et Quintus Caecilius en relisant des manuels de latin de Cambridge, seul le personnage d’Evelina est une fantaisie. En effet, dans ce manuel, on trouve la famille Caecilius, une famille qui périt à Pompéi le jour de l’éruption, et cet épisode crée une histoire alternative où ils seraient sauvés par le Docteur et iraient à Rome.
L’épisode entier se passant à l’époque antique, les références sont tellement nombreuses (vous trouverez un résumé complet là) que nous allons nous concentrer sur quelques répliques en latin :
The Doctor: Cavaet emptor.
Caecillius: Oh, you’re Celtic.
Caveat emptor est une expression latine signifiant « que l’acheteur soit vigilant ».
The Doctor: But, the soothsayers, they all consume the vapors, yeah?
Caecillius: That’s how they see.
The Doctor: [putting on glasses and leaning into the hypocaust] Ipso facto.
Caecillius: [looking over behind the Doctor] Look, you…
Ipso Facto est une expression adverbiale empruntée au latin et signifiant “par le seul fait”.
The Doctor: But who designed this, Lucius, hm? Who gave you these instructions?
Lucius: I think you’ve babbled enough.
The Doctor: Lucius, really, tell me. Honestly, I’m on your side. I can help.
Lucius: You insult the Gods! There can be only one sentence.
Lucius: [to soldiers] At arms!
[soldiers pull their swords on the Doctor, who backs away]The Doctor: Oh. Morituri te salutant.
Lucius: Celtic prayers won’t help you now.
“Morituri te salutant” peut se traduire par “Ceux qui vont mourir te saluent”. Ces paroles ont été prononcées devant l’empereur Claudius de Rome, selon Suétone. Les croyances populaires modernes veulent que cette phrase était prononcée par chaque gladiateur avant que les combats ne commencent, mais il n’existe qu’une trace de cette phrase dans l’histoire : elle aurait été prononcée en 52 au lac Funicus lors d’une naumachie. Elle est précédée par ave imperator (« salut empereur »), formule remplacée par ave Caesar (« salut César ») par certains.