Réactualiser Eschyle

11-05-2011 (60′)

“La meilleure chose, c’est de ne pas être né ; ensuite c’est de mourir très jeune ; le pire, c’est de vivre longtemps “. Ce dicton grec du VIème siècle avant Jésus Christ, attribué au philosophe poète Théognis, définirait le plus exactement, selon Georges Steiner, ce que l’écrivain appelle la « tragédie absolue ».

Nous revenons aujourd’hui vers le berceau du théâtre, la tragédie. On compte au nombre de trois les pères de la tragédie grecque : Eschyle, Sophocle, Euripide. Dans les Mercredis du théâtre, nous nous attarderons principalement sur Eschyle, enjeu de deux spectacles très différents l’un de l’autre.

L’un est mis en scène par Olivier Py à l’Odéon : il propose une trilogie composée des “Sept Contre Thèbes”, des “Suppliantes” et des “Perses”, avec seulement trois acteurs en scène, parmi lesquels Philippe Girard, qui est avec nous aujourd’hui.

L’autre représentation, “Prométheus Landscape II”, est signée par un plasticien, performeur, chorégraphe et homme de théâtre, Jan Fabre, dont l’adaptation de Prométhée, vue au théâtre de la Ville il y a quelques semaines, tourne actuellement un peu partout en Europe (les 18 et 19 mai 2011 à Angers. Nous l’avons rencontré pour un entretien qui clôturera cette émission.

Pendant toute la première partie des Mercredis, nous allons parler de la tragédie au sens large avec Philippe Girard, comédien et avec Donatien Grau, normalien, agrégé de lettres, coordonateur d’un livre passionnant sur ce thème, un livre intitulé Tragédie(s) publié par les Editions Rue d’Ulm.

Tout ce que le genre tragique recèle de lois, de règles, de mystères et de résonnances contemporaines est passé au crible de l’intelligence dans cet ouvrage très complet, au travers de nombreux textes signés par des personnalités aussi diverses que Renaud Donnedieu de Vabre, ex ministre de la Culture, Jean Bollack, traducteur, Dominique Blanc, actrice, Georges Steiner, écrivain et beaucoup d’autres.

Un recueil passionnant à partir duquel nous arpenterons, nous aussi, le territoire tragique, évoquant ainsi les héros, les dieux, la fatalité, le langage, la politique, le jeu. La Tragédie ouvre littéralement, il faut le reconnaître, les portes de la réflexion sur le théâtre.

Et puis, vous entendrez également la critique de l’un de nos jeunes chroniqueurs. En l’occurrence c’est Clément Mercier qui livrera aujourd’hui sa vision du spectacle d’Olivier Py. Joëlle Gayot