Manuscrit des Épigrammes de Martial conservé à la Bibliothèque Vaticane. copies numériques de la bibliothèque universitaire de Heidelberg — Heidelberger historische Bestände – digital / wikipedia

Martial, Epigrammes, 3.44 (mètre : phalécien hendécasyllabe)



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Présentation:
Nous présentons ici les travaux d’enregistrements sonores de poésie latine de Vojin Nedeljkovic.
En effet, le site Viva Voce sur lequel était présenté ce travail n’est aujourd’hui plus accessible : http://dekart.f.bg.ac.yu/~vnedeljk/VV/index.html
Vojin Nedeljkovic lis les textes latins en marquant les longueurs des syllabes et les syllabes accentuées : une véritable redécouverte de la poésie antique.
Martial, Epigrammes, 3.44 (mètre : phalécien hendécasyllabe)
Occurrit tibi nemo quod libenter,
quod, quacumque venis, fuga est et ingens
circa te, Ligurine, solitudo,
quid sit, scire cupis ? Nimis poeta es.
Hoc valde vitium periculosum est.
Non tigris catulis citata raptis,
non dipsas medio perusta sole,
nec sic scorpios improbus timetur.
Nam tantos, rogo, quis ferat labores ?
Et stanti legis et legis sedenti,
currenti legis et legis cacanti.
In thermas fugio : sonas ad aurem.
Piscinam peto : non licet natare.
Ad cenam propero : tenes euntem.
Ad cenam venio : fugas edentem.
Lassus dormio : suscitas jacentem.
Vis quantum facias mali videre ?
Vir justus, probus, innocens timeris.
Traduction : CONTRE LIGURINUS.
Tout le monde te fuit ; à la table, aux concerts,
A peine tu parais, chacun bat en retraite ;
Tous les salons pour toi deviennent des déserts ;
Veux-tu savoir pourquoi ? tu sens trop le poète ;
On peut pardonner tout, excepté ce travers.
Veuve de ses petits, la tigresse effrénée,
Le serpent dévoré par les feux du soleil,
De l’affreux scorpion la queue empoisonnée,
D’horreur ne font pas naître un sentiment pareil.
Assis, debout, courant, à la ville, en voyage,
Aux bains chauds, aux bains froids, toujours tu me poursuis ;
Aux lieux les plus secrets vainement je te fuis,
Pour arriver à moi tu forces le passage.
On m’attend à dîner, tu barres le chemin.
A table si j’ai pris ma place,
Ton importunité m’en chasse ;
Et si, de guerre lasse, enfin,
Il arrive que je sommeille,
Ta voix en sursaut me réveille
Pour expirer sous ton livre assassin.
Veux-tu savoir quel est l’effet de ta manie ?
On rend justice à ta bonté,
Peut-être même à ton génie ;
Homme d’honneur, de probité,
Tu n’es pourtant qu’un fléau redouté,
Qui vivras exilé de toute compagnie,
Et qui mourras sans être regretté.

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