Carte des peuples pré-romains dans le Latium. / Cassius Ahenobarbus, wikipedia

Les mots de l’actualité : le latin



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RFI – Les mots de l’actualité : le latin – 05-02-2014

http://www1.rfi.fr/lffr/articles/170/article_5613.asp

En ce moment se déroule, au Costa Rica, un congrès des professeurs de français en Amérique latine.

C’est une bonne occasion pour nous de parler de ce mot. Non pas du mot professeur, mais plutôt du mot latin. Comme dans « Amérique latine ». Et précisons déjà le sens de cette expression. L’Amérique latine, ça représente un territoire immense qui va du Mexique au sud de l’Argentine, et qui recouvre donc ce qu’on appelle en langage courant l’Amérique du Sud, l’Amérique Centrale, et même une portion de l’Amérique du Nord, puisque pour les géographes, le Mexique fait partie de l’Amérique du Nord. Pourtant l’imaginaire courant l’amarre davantage en Amérique Centrale.

Alors pourquoi Amérique latine ? Parce que dans toutes ces  contrées, on parle une langue héritée du latin : l’espagnol ou le portugais. Bien sûr, ce ne sont pas les seules langues en usage : on y en entend bien d’autres, dont les origines sont le plus souvent antérieures à l’arrivée des Européens. Mais espagnol et portugais sont les langues les plus parlées, et les langues officielles.

Et les États-Unis ne font donc pas partie de cet ensemble de l’Amériquelatine ? Et non ! Même s’il y a de nombreuses régions, de nombreuses villes, de nombreux quartiers où l’on parle plus l’espagnol qu’autre chose. Mais la question des langues est importante ! Si l’on considère l’espace des Caraïbes par exemple, spontanément on associera Cuba à l’Amériquelatine, alors que ça ne viendra pas à l’esprit pour la Guadeloupe ou la Martinique.

Mais la réalité de l’Amérique latine est si bien ancrée dans les esprits qu’on a forgé sans difficulté un adjectif à partir de cette locution. Enfin, sans difficulté mais avec une astuce malgré tout : on a inversé les deux termes pour arriver à latino-américain. D’ailleurs en français très légèrement familier, on se sert du mot latino, et qui dans ce cas reste invariable pour évoquer l’ensemble des cultures d’Amérique latine. On parle par exemple de la musique latino. Et on dira même un Latino pour parler de quelqu’un issu de cette partie du monde, sans que ce soit péjoratif le moins du monde – un peu familier certes, péjoratif certainement pas !

Est-ce parce que l’espagnol et le portugais sont des langues latines. C’est en effet comme ça qu’on les a appelées, du fait qu’elles étaient issues du latin. Mais aujourd’hui, on parle davantage de langues romanes.

Quant au mot latin lui-même, il s’utilise des situations assez différentes. D’abord c’est la langue ancienne, qu’on étudie encore. Elle garde un grand prestige ; elle reste associée à une idée de culture et de savoir. On retrouve ça par exemple dans l’expression tout à fait courante « y perdre son latin ». On le dit à propos d’une situation si compliquée qu’on renonce à la comprendre, qu’on ne la comprend plus. Comme si toutes les connaissances qu’on pensait avoir s’étaient soudain effacées. « Oh bah alors là, j’y perds mon latin ! ».


Avertissement !
Ce texte est le document préparatoire à la chronique Le Mot de l’Actualité. Les contraintes de l’antenne et la durée précise de la chronique rendent indispensables un aménagement qui explique les différences entre les versions écrite et orale.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique.
http://www.cndp.fr/

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