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Nous présentons ici les travaux d’enregistrements sonores de poésie latine de Vojin Nedeljkovic.
En effet, le site Viva Voce sur lequel était présenté ce travail n’est aujourd’hui plus accessible : http://dekart.f.bg.ac.yu/~vnedeljk/VV/index.html
Vojin Nedeljkovic lis les textes latins en marquant les longueurs des syllabes et les syllabes accentuées : une véritable redécouverte de la poésie antique.
Juvénal, Satires, 3, v. 278–301 (mètre : hexamètre dactylique)
Ebrius ac petulans, qui nullum forte cecidit,
dat poenas : noctem patitur lugentis amicum
Pelidae, cubat in faciem, mox deinde supinus.
Ergo non aliter poterit dormire : quibusdam
somnum rixa facit. Sed quamvis improbus annis
atque mero fervens, cavet hunc quem coccina laena
vitari jubet et comitum longissimus ordo,
multum praeterea flammarum et aenea lampas.
Me, quem luna solet deducere vel breve lumen
candelae, cujus dispenso et tempero filum,
contemnit. Miserae cognosce prooemia rixae,
si rixa est ubi tu pulsas, ego vapulo tantum.
Stat contra starique jubet : parere necesse est –
nam quid agas cum te furiosus cogat et idem
fortior ? « Unde venis ? » exclamat. « Cujus aceto,
cujus conche tumes ? Quis tecum sectile porrum
sutor et elixi vervecis labra comedit ?
Nil mihi respondes ? Aut dic aut accipe calcem.
Ede ubi consistas : in qua te quaero proseucha ? »
Dicere si temptes aliquid tacitusve recedas,
tantumdem est : feriunt pariter, vadimonia deinde
irati faciunt. Libertas pauperis haec est :
pulsatus rogat et pugnis concisus adorat
ut liceat paucis cum dentibus inde reverti.
Ebrius ac petulans, qui nullum forte cecidit,
dat poenas : noctem patitur lugentis amicum
Pelidae, cubat in faciem, mox deinde supinus.
Ergo non aliter poterit dormire : quibusdam
somnum rixa facit. Sed quamvis improbus annis
atque mero fervens, cavet hunc quem coccina laena
vitari jubet et comitum longissimus ordo,
multum praeterea flammarum et aenea lampas.
Me, quem luna solet deducere vel breve lumen
candelae, cujus dispenso et tempero filum,
contemnit. Miserae cognosce prooemia rixae,
si rixa est ubi tu pulsas, ego vapulo tantum.
Stat contra starique jubet : parere necesse est –
nam quid agas cum te furiosus cogat et idem
fortior ? « Unde venis ? » exclamat. « Cujus aceto,
cujus conche tumes ? Quis tecum sectile porrum
sutor et elixi vervecis labra comedit ?
Nil mihi respondes ? Aut dic aut accipe calcem.
Ede ubi consistas : in qua te quaero proseucha ? »
Dicere si temptes aliquid tacitusve recedas,
tantumdem est : feriunt pariter, vadimonia deinde
irati faciunt. Libertas pauperis haec est :
pulsatus rogat et pugnis concisus adorat
ut liceat paucis cum dentibus inde reverti.
Traduction :
L’homme ivre et pétulant, qui n’a battu personne,
De rage et de douleur, toute la nuit, frissonne;
Comme Achille pleurant son cher Patrocle mort,
Sur le dos, sur le ventre, il se roule, il se tord.
Ainsi donc sans querelle il ne peut faire un somme,
Et, pour mieux s’endormir, le vaurien vous assomme.
Mais, quoique bouillonnant de jeunesse et de vin,
Il évite celui qu’il braverait en vain,
Celui qui, sous la pourpre et l’or qui le protège,
Marche entre vingt flambeaux, suivi d’un long cortège.
Moi qui n’ai pour fanal, qui n’ai pour compagnon,
Que la courte lueur d’un pauvre lumignon
Ou la lune… c’est moi d’abord qu’il interpelle.
Veux-tu savoir comment s’engage la querelle,
Si l’on nomme querelle un étrange combat
Où l’un reçoit les coups, tandis que l’autre bat?
Que faire? ce brutal me barre le passage;
Je suis faible, il est fort: céder est le plus sage!…
— D’où viens-tu, malheureux? dit-il, haussant le ton;
Quel savetier t’a fait manger son mouton,
Bouilli dans les poireaux? — Et, d’une voix plus aigre:
— Où t’es-tu donc gorgé de fèves au vinaigre?
Parle! ou d’un coup de pied je… Puis, m’ayant battu:
— Réponds vite! en quel bouge immonde loges-tu?
— Parle ou non, c’est tout un : il te frappe, il t’accable;
Puis devant le préteur il te traîne, implacable.
Va, supplie à genoux, les yeux gonflés, rougis,
Qu’il te laisse emporter quelques dents au logis!
Voilà, pauvre, voilà ta liberté dans Rome!
De rage et de douleur, toute la nuit, frissonne;
Comme Achille pleurant son cher Patrocle mort,
Sur le dos, sur le ventre, il se roule, il se tord.
Ainsi donc sans querelle il ne peut faire un somme,
Et, pour mieux s’endormir, le vaurien vous assomme.
Mais, quoique bouillonnant de jeunesse et de vin,
Il évite celui qu’il braverait en vain,
Celui qui, sous la pourpre et l’or qui le protège,
Marche entre vingt flambeaux, suivi d’un long cortège.
Moi qui n’ai pour fanal, qui n’ai pour compagnon,
Que la courte lueur d’un pauvre lumignon
Ou la lune… c’est moi d’abord qu’il interpelle.
Veux-tu savoir comment s’engage la querelle,
Si l’on nomme querelle un étrange combat
Où l’un reçoit les coups, tandis que l’autre bat?
Que faire? ce brutal me barre le passage;
Je suis faible, il est fort: céder est le plus sage!…
— D’où viens-tu, malheureux? dit-il, haussant le ton;
Quel savetier t’a fait manger son mouton,
Bouilli dans les poireaux? — Et, d’une voix plus aigre:
— Où t’es-tu donc gorgé de fèves au vinaigre?
Parle! ou d’un coup de pied je… Puis, m’ayant battu:
— Réponds vite! en quel bouge immonde loges-tu?
— Parle ou non, c’est tout un : il te frappe, il t’accable;
Puis devant le préteur il te traîne, implacable.
Va, supplie à genoux, les yeux gonflés, rougis,
Qu’il te laisse emporter quelques dents au logis!
Voilà, pauvre, voilà ta liberté dans Rome!
Que de périls encor! Ce n’est rien qu’on t’assomme;
Mais, le soir, quand chacun verrouille sa maison.
Mais, le soir, quand chacun verrouille sa maison.
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