France Culture – Salon Noir : Ceux qui vont mourir te saluent ! – 31 mars 2010
Invité : Eric Teyssier, historien
Une émission synthétique pour revenir avec les élèves sur toutes les contre-vérités qui entourent l’univers sulfureux des gladiateurs. N’hésitez pas à proposer un questionnaire d’écoute “élève” pour cette émission.
Eric Teyssier est l’auteur de La mort en face : le dossier gladiateurs – Acte Sud 2009
4ème de couverture :
La gladiature est un phénomène économique et social fondamental pour la compréhension de la civilisation romaine. Complexe et diverse, elle est souvent caricaturée pour ne voir dans cette pratique qu’une exaltation des penchants sanguinaires et barbares des Romains. Depuis les premiers auteurs chrétiens, ce phénomène est toujours abordé avec une certaine distance et un a priori moral constant. Pourtant, malgré la condamnation de ces tueries, ce spectacle continue à passionner par le biais de péplums qui s’appuient toujours sur la vision moralisante et voyeuriste du XIXe siècle. Pour éviter ce travers, il est nécessaire de poser certaines questions : pourquoi ce qui n’est au départ qu’un rituel funéraire prend-il une telle ampleur, et pourquoi ces gladiateurs esclaves, qui se révoltent avec Spartacus, deviennent-ils ensuite des volontaires idolâtrés par les foules ? Il convient également de percevoir le caractère fondamentalement technique des gladiateurs : le mirmillon, le rétiaire ou le thrace sont le fruit d’une évolution séculaire et ont leur propre signification aux yeux du public. Ce phénomène doit aussi être apprécié sous l’angle économique : quels ressorts financiers et politiques permettent d’entretenir des milliers de gladiateurs pendant trois siècles ?
Cet ouvrage introduit aussi le lecteur dans le ludus, là où vivent et où s’entraînent les gladiateurs, là où leurs armes sont élaborées. On suit enfin les gladiateurs dans l’arène, jusqu’à l’instant crucial où le vaincu remet son sort « entre les mains » du public.
Ainsi, en s’appuyant sur les textes et l’épigraphie, sur un corpus iconographique de plus de mille cinq cents représentations de gladiateurs et sur les enseignements les plus récents de l’archéologie expérimentale, il est possible de mieux comprendre la réalité de la gladiature. Par son universalité et sa durée, elle constitue une composante forte de la pax romana, et non une marque de décadence.
Salon noir (France Culture)
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