Appel à contributions / Langues anciennes et langues vivantes

La Revue de pédagogie des langues anciennes a publié son second appel à contributions; il court jusqu’au 8 mai 2023.

Tout enseignant peut envoyer sa contribution. Un retour sera fait à chaque collègue qui fera part de son expérience.

Il est disponible sur les plateformes suivantes:

Calenda: https://calenda.org/1038053

Compitum: http://compitum.fr/appels-a-contribution/15189-langues-anciennes-et-langues-modernes

Présentation

Après un premier numéro consacré aux pratiques d’écriture en cours de langues anciennes en novembre 2022, le second numéro de la revue de pédagogie des langues anciennes comportera un dossier thématique intitulé « langues anciennes et langues vivantes ». Il est également possible de proposer des contributions sur d’autres sujets qui prendront place dans une section intitulée Varia. Il s’agira dans ce numéro de faire non seulement un état des lieux des différents points de contact entre langues anciennes et langues vivantes étrangères, mais aussi d’en observer les bénéfices pour l’élève aujourd’hui – et pour l’adulte qu’il sera demain.

Chez certains de nos voisins européens[0], dans le cursus scolaire, les langues anciennes ne sont pas des options supplémentaires, mais un choix possible au titre de la seconde langue, obligatoire. En France, l’artificielle distinction entre langue « ancienne » et langue « vivante » ne vaut, en réalité, qu’au sein de l’institution : nombreux sont les enseignants, du secondaire ou du supérieur, qui s’appuient sur les langues modernes pour enseigner les langues anciennes.

Il s’agira donc dans ce numéro de faire non seulement un état des lieux des différents points de contact entre langues anciennes et langues vivantes étrangères, mais aussi d’en observer les bénéfices pour l’élève aujourd’hui – et pour l’adulte qu’il sera demain.

Thème principal de ce numéro

Un premier axe propose d’orienter les réflexions vers l’exploitation des liens lexicaux et grammaticaux entre langues modernes et langues anciennes pour enseigner ces dernières. Si le rapport entre les langues anciennes et le français est quotidien dans notre enseignement, les liens avec l’anglais ou l’espagnol, par exemple, ne le sont pas nécessairement. Pourtant, nous savons tous combien l’exploration de tels liens peut être fertile pour donner aux élèves une connaissance historique de leur langue et favoriser, grâce à la perspective comparatiste, la mémorisation du lexique, de la grammaire et de la syntaxe ; c’est même un argument récurrent pour inviter les élèves à débuter l’apprentissage des langues anciennes.

  • Comment la grammaire comparée peut-elle soutenir l’apprentissage d’une langue ancienne ou moderne ?
  • Dans quelle mesure l’apprentissage corrélé des langues anciennes et vivantes développe-t-il une conscience linguistique chez l’élève ?

Un deuxième axe propose d’étudier les liens possibles entre didactique des LCA et didactique des langues modernes, dans le matériel pédagogique comme dans les méthodes d’enseignement utilisés. Il y a sans aucun doute à apprendre de la didactique de nos collègues de langues vivantes : l’observation de leurs pratiques nous permet ainsi de nous inspirer et de faire évoluer les nôtres[1]. Ces dernières années ont ainsi vu naître de nombreux ouvrages qui renouent avec l’enseignement vivant du latin et du grec qui fut la norme jusqu’au XVIIIe siècle. Pour le latin, par exemple, on pensera à la méthode Forum (Institut POLIS, 2017) ou au manuel Via Latina. De lingua et vita Romanorum (Aguilar & Tarrega, 2022)[2] ; pour le grec, à Dialogos (Carbonell Martinez, 2016) ou à Alexandros. To Hellenikon Paidion (Mario Diaz Avila, 2014).

Epistulae et Epistolai, des initiatives de l’association Arrête ton char, imitent les correspondances de classe à classe qui sont fréquentes en cours de langues vivantes. Si ces dernières bénéficient depuis longtemps de courts romans bilingues ou unilingues pour favoriser leur apprentissage, les langues anciennes ne sont désormais plus en reste grâce aux ouvrages rédigés par nos voisins européens ou d’outre-Atlantique (Rachel Beth Cunning, Andrew Olimpi, Ellie Arnold…), ainsi qu’à la nouvelle collection des Belles Lettres, les « Petits Latins ». De nouvelles collections sont en préparation à UGA Éditions et aux Presses du Septentrion.

La dimension audio-orale elle-même, qui paraît pourtant propre aux langues vivantes, n’est pas oubliée puisque fleurissent depuis quelques années de nombreuses ressources sur le net : les multiples podcasts et vidéos d’Irene Regini (Satura Lanx), les récits et lectures filmés de Daniel Pettersson (Latinitium), les lustrationes (visites de musées commentées en latin) du Collegium Latinitatis, les vidéos de Scorpio Martianus ou de Magister Craft, etc.

En outre, certaines approches pédagogiques utilisées en Français Langue Etrangère (FLE) sont également adaptables ou adaptées aux LCA.

  • Quelles sont donc les pratiques pédagogiques des cours de LV ou de FLE transférables aux cours de LCA ?
  • Quelles en sont aussi les limites ? La question sous-jacente est de savoir quelle est la spécificité de la didactique des langues anciennes par rapport à celle des langues modernes.

On a vu, enfin, émerger des projets interdisciplinaires qui mêlent les enseignements de LCA et de LVE : des activités, voire des séquences, réunissent des collègues d’anglais et de LCA autour d’une étude des romans jeunesse Harry Potter ; la plateforme E-Twinning favorise les contacts entre collègues européens, et rend possible des projets à distance ou avec rencontre mêlant enseignants de langues ancienne et moderne ; les voyages à l’étranger organisés par nos collègues de langues vivantes sont aussi une occasion d’explorer notre histoire commune. Ces projets renforcent souvent l’investissement des élèves dans ces apprentissages.

D’ailleurs, l’institution s’est elle-même emparée de ces rapprochements culturels et linguistiques au travers du récent parcours Mare Nostrum[3].

Le troisième axe de réflexion s’appuie sur ce constat et propose d’observer la fertilité de ces partages culturels avec leurs implications linguistiques.

  • Quels liens pédagogiques peuvent être ou ont été tissés entre ces disciplines linguistiques pour faire vivre ce partage culturel ?
  • Au-delà de l’effet sur la motivation, quels en sont les bénéfices pour les élèves et comment peut-on les mesurer ?

Tels sont les axes proposés pour ce numéro.

Recommandations

Quelques recommandations pour la rédaction des articles, qu’ils soient ou non en lien avec le dossier thématique :

Il s’agit de ne pas se limiter à la seule description d’une expérience pédagogique. Pour cela, on peut envisager les questions suivantes :

  • Quels étaient les objectifs visés, la méthodologie suivie ?
  • Qu’est-ce qui est en jeu dans ce type d’activité, de pratique ?
  • Quels ont été les éventuels obstacles rencontrés ?
  • Quels sont les résultats effectifs ?
  • Quel retour sur expérience ?
  • Quelles seraient les pistes pour favoriser le transfert à d’autres niveaux ?

Modalités de soumission

Longueur de la contribution : 50 000 caractères maximum espaces et notes comprises (= environ 15 pages Word interligne 1,5, Times 12 pts).

Normes typographiques et bibliographiques accessibles sur le site.

Délai : pour le 2e numéro, les propositions de contributions sont attendues dès que possible et jusqu’au 8 mai 2023. Les articles seront mis en ligne au fur et à mesure de leur acceptation et de leur mise en forme. Ils seront publiés en ligne sur le site de la revue.

Pour toute question et pour l’envoi des contributions, contacter : pedagogie-langues-anciennes@mailo.com

Modalités pratiques d’évaluation

Chaque proposition est lue par deux lecteurs dont un spécialiste de la langue concernée. Nous sommes attentifs à ce que la proposition de contribution présente la mise en œuvre d’une activité de classe et fasse état d’un retour d’expérience.

Notes

[0] Voir la comparaison du statut des langues anciennes dans différents pays européens (Italie, Suisse, Luxembourg, Espagne, Belgique…) dans le blog de Philippe Cibois, La question du latin : « Enseignement du latin : évaluation et perspectives », disponible sur https://enseignement-latin.hypotheses.org/14937 (consulté le 16 novembre 2022).

[1] Une journée d’étude a été organisée le 3 avril 2021 par le Séminaire pédagogique de l’Université de Lille (Halma-STL-Aglae) sur la thématique « Enseigner le latin et le grec comme des langues vivantes ? ». Programme : http://www.compitum.fr/evenements/colloques-journees-detudes/details/5574-enseigner-le-latin-et-le-grec-comme-des-langues-vivantes- (consulté le 1er décembre 2022).

[2] qui s’appuie sur le plus ancien Lingua Latina Per Se Illustrata d’H. H. Ørberg (Familia Romana et Roma Aeterna), 19912.

[3] Cf. EDUSCOL, “Mare Nostrum – croiser les langues de l’Antiquité et les langues vivantes régionales et étrangères” (septembre 2022) : https://eduscol.education.fr/3245/mare-nostrum-croiser-les-langues-de-l-antiquite-et-les-langues-vivantes-regionales-et-etrangeres (consulté le 16 novembre 2022) & EDUSCOL, “Langues anciennes et rives nord / sud de la Méditerranée” (septembre 2013) : https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Langues_et_cultures_de_l_Antiquite/34/5/07_LCA_MediterraneeVF_273345.pdf (consulté le 16 novembre 2022).

 

Pour information :

– site internet de la revue : revuedepedagogiedeslanguesanciennes.fr

– Comité de rédaction :  Philippe Cibois, Clémence Coget, Thomas Frétard, Benoît JeanJean, Peggy Lecaudé, Samuel Tursin, Géraldine Zych Ben Salem

– Comité de lecture : Elodie Barbier, Vincent Bruni, Marjorie Cohen, Charles Delattre, Aline Estèves, Flore Kimmel-Clauzet, Marjorie Cohen, Julie Gallego, Séverine Clément-Tarantino

A propos Samuel Tursin

Enseignant de Lettres classiques dans l'académie de Lille.

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