texte : Jean-Claude Daumas pour “Arrête ton char !”
Principales sources consultées :
Archéo tome VIII, p. 7-34
Archéologia n° 289, avril 1993 (Tartessos)
Dossiers Histoire et Archéologie n° 132, novembre 1988, LES PHENICIENS à la conquête de la Méditerranée.
Dossiers d’Archéologie n° 228, novembre 1997, LES IBERES, 85 p.
Dossiers d’Archéologie HS n° 13, novembre 2007, LA MEDITERRANEE des PHENICIENS.
L’Histoire n° 203, « Les Wisigoths en Espagne ».
LE ROUX Patrick Le Haut Empire romain en Occident, Points Histoire 219.
PETIT Paul, Histoire générale de l’Empire romain t. 1 et 3 Points Histoire.
PETIT Paul La Paix romaine, Nouvelle Clio, 1967.
Si l’Espagne méridionale est surtout célèbre par ses monuments médiévaux (époque des royaumes musulmans), son passé antique – sur plus d’un millénaire – ne manque pas non plus d’intérêt.
A – L’EMPREINTE PHENICIENNE : TARTESSOS
Implantations phéniciennes et « royaume de Tartessos » sont incontestablement liés.
1°) Tartessos
La richesse de ce royaume légendaire – l’emplacement de sa capitale Tartessos est inconnu (Bas Guadalquivir ?) – a été vantée par les auteurs grecs Strabon et Hérodote et même par la Bible qui évoque les navires de Tarsis acheminant or et argent …
La culture tartessienne, formée du X° au VIII° siècle, atteint son apogée au VII° siècle (roi mythique Arganthonios) et disparaît brutalement au IV° siècle. Issue de l’âge du Bronze final, elle s’est progressivement différenciée des autres cultures ibériques [idem pour les Etrusques vis-à-vis des autres cultures italiotes].
Cause interne : la richesse agricole (blé, vin, huile d’olive) de la plaine du Guadalquivir – le Baetis romain – et l’abondance des minerais métalliques dans la Sierra Morena : or, argent, plomb, zinc, fer et surtout le cuivre de Rio Tinto (« rivière colorée »).
Cause externe : les contacts avec les navigateurs méditerranéens apportant les produits et les idées de l’Orient : les Phéniciens essentiellement.
La symbiose qui en est issue est surtout visible au niveau des productions de luxe, importées ou réalisées sur place, destinées à l’élite tartessienne dont la richesse est fondée sur l’exportation des minerais métalliques bruts ou déjà travaillés. Il en résulte une société stratifiée, organisée, en partie urbanisée, utilisant l’écriture et qui a laissé des œuvres remarquables : bijoux en or, statuettes en bronze. Problème habituel : ces productions sont-elles le fait d’artisans phéniciens installés à Cadix ou d’artisans tartessiens ayant acquis ces techniques ?
2°) L’implantation phénicienne
A partir du XIème siècle avant J.-C., les marchands phéniciens, partant de Tyr, Sidon (Liban actuel), abordent les côtes andalouses pour se procurer les métaux les plus recherchés comme le cuivre de Rio Tinto et l’étain venu du nord-ouest de la péninsule ou de Bretagne. C’est un commerce « précolonial » dans quelques ports, simples lieux d’échanges.
Au VIIIème siècle tout change : les Phéniciens s’implantent durablement en créant de véritables comptoirs avec bâtiments, aménagements portuaires, artisanat métallurgique et céramique, fabrique de saumures (garum) à partir des poissons pêchés.
Les vestiges archéologiques sont nombreux :
Côte méditerranéenne : plusieurs sites autour de Malaga (VIIème siècle).
Intérieur : à El Carambolo (près de Séville) ont été découverts un trésor de 21 bijoux en or (bracelets, pectoraux), une statuette d’Astarté et un vaste sanctuaire autour de deux salles avec autel et banquettes, et murs en briques (crépi blanc, enduit rouge)
Côte atlantique (au-delà du détroit de Gibraltar) :
1).Gadir (Gadès romaine, Cadix actuel) : le grand port phénicien pour exporter les produits métalliques, agricoles et marins, et pour importer les céramiques notamment grecques. A Dona Blanca, à proximité, mêmes restes architecturaux qu’à Gadir : murs crépis à la chaux et parfois peints à l’ocre rouge.
2).Huelva montre bien l’impact phénicien. Avant 800 : cabanes arrondies et céramique modelée à la main ; après 800 : de plus en plus de céramiques tournées et/ou importées de Grèce, des maisons quadrangulaires en pierres et briques, métallurgie du fer in situ.
CONCLUSION : L’APPORT PHENICIEN
Architecture/urbanisme : maisons rectangulaires à murs en pierre et brique, enduits de chaux, peints ; places, rues, enceintes.
Artisanat : métallurgie du fer, conserves de poisson, céramiques tournées.
Importation massive de céramiques grecques de luxe pour les riches Tartessiens.
Orfèvrerie : techniques de la granulation et du filigrane.
Funéraire : rituel de libations et construction de tombeaux.
Alphabet à l’origine des écritures ibériques à signes alphabétiques ou syllabiques.
Le tout correspond bien à une acculturation des Ibères (ici les Turdétans), même s’ils garderont toujours leur originalité dans leurs fabrications et modes de pensée, y compris au contact des Grecs et Romains.
B – GRECS, ETRUSQUES, CARTHAGINOIS : DES TRACES
1°) L’empreinte grecque
A l’instar des Phéniciens, les marchands grecs participent à partir du VII° siècle (ils sont attestés à Cadix et Huelva vers 630) aux échanges de métaux ibériques contre des produits artisanaux grecs, essentiellement la céramique de luxe (kylix attiques) très prisée par les Tartessiens.
Pour les Grecs, c’est une cohabitation de comptoir, type Pithécusses en Campanie, ayant uniquement pour but le commerce. Une seule colonie grecque, connue par les textes mais archéologiquement non prouvée, aurait été implantée par les Phocéens en Andalousie : Mainaké vers 560 ? vers Malaga ? Une autre, éphémère, à Huelva vers 500 ? [Rien de comparable donc avec Ampurias en Catalogne] Seule influence culturelle véritable : la sculpture sur pierre, jusque là non pratiquée par les Ibères.
En sens inverse, ces territoires si lointains, apparaissaient aux Grecs comme la frontière entre monde civilisé et monde inconnu/dangereux rempli de monstres (Gorgone, Géryon) sans oublier le géant Atlas ni l’Atlantide de Platon. C’est aussi la localisation des 10ème et 11ème travaux d’Hercule.
Dixième : s’emparer des bœufs rouges de Géryon, monstre aux 3 corps. Après avoir traversé le nord de l’Afrique, Hercule sépare en deux une montagne, créant ainsi les fameuses « Colonnes d’Hercule » qui bordent l’actuel détroit de Gibraltar. Arrivé sur l’île d’Erythie où paissent les bœufs, Hercule tue le chien Orthos, le berger Eurytion (un dragon à 7 gueules) puis Géryon d’une flèche tirée dans son flanc et qui transperce ses 3 corps. Le troupeau est ramené en Grèce par l’Espagne, la Gaule, l’Italie …
Onzième : cueillir les pommes d’or du jardin des Hespérides. Les Hespérides, 3 nymphes du Couchant, filles d’Atlas et d’Hespéris = le couchant (extrême ouest), veillaient avec l’aide de Ladon un dragon à cent têtes, sur ces pommes offertes à Héra lors de son mariage avec Zeus, Hercule tue le dragon puis demande à Atlas d’aller cueillir les pommes, ses filles ne pouvant pas le lui refuser. Pendant ce temps, Hercule a pris sur ses épaules le fardeau qu’Atlas est condamné à porter indéfiniment : la Terre. A son retour, Atlas annonce à Hercule qu’il ira lui-même porter les pommes d’or en Grèce. Hercule se sort de ce mauvais pas par la ruse. Il demande à Atlas de reprendre un instant son fardeau, le temps pour lui d’ajuster un coussin sur ses épaules. Evidemment dès qu’Atlas eut repris la Terre sur ses épaules, Hercule s’éclipsa …
2°) Les Etrusques : une vague lueur …
On ne peut guère signaler que des importations de céramique en bucchero nero, d’amphores vinaires et de rares récipients en bronze (trois aspects du service du vin) à Huelva et aux alentours de Malaga où devaient accoster les navires étrusques.
3°) Les Carthaginois
L’Ibérie entre dans leur zone d’influence après la bataille d’Alalia (538) : battus par les Carthaginois et les Etrusques, les Grecs perdent peu à peu leur prééminence économique. Les Carthaginois – qui par ailleurs introduiront l’usage de la monnaie – s’implantent d’abord sur le littoral, surtout après 348. Au IIIème siècle, fondation de Carthago Nova (Carthagène) et contrôle de l’intérieur du pays pour en tirer des ressources agricoles et minières : dès 264 toute l’Andalousie est sous leur influence. Des restes puniques ont été retrouvés à Séville, Cadix, Malaga.
C – UNE PROVINCE ROMAINE
C’est à l’issue de la Seconde Guerre punique (218-201) que les Romains se sont définitivement implantés en Ibérie, mais la conquête sera longue et difficile, terminée seulement en 19 avant J.-C.
1°) L’implantation de Rome
Avant même la fin de la guerre, les Romains ont attaqué les territoires carthaginois pour priver Hannibal de ressources en hommes et matières premières : Scipion l’Africain s’en empare en 3 ans (209-207). En 206, il fonde Italica, première colonie romaine en Hispanie, destinée au repos de ses vétérans, tout comme le camp militaire de Corduba qui date de la même année.
En 197, création de deux provinces romaines : Hispania Citerior (future Tarraconaise) au nord de Carthagène ; Hispania Ulterior (future Bétique) au sud, qui aura pour capitale Corduba devenue Colonia Corduba Patricia après son occupation par Marcus Claudius Marcellus en 169-168 ; il en fait une véritable ville.
Deuxième accélération de la romanisation au lendemain des affrontements entre César et Pompée. Victorieux une première fois en 49, César réunit à Cordoue les chefs des cités d’Hispanie et Gadès reçoit le titre de Colonia Julia Victrix, récompense pour avoir pris le parti de César. Après la victoire définitive de César le 27 mars 45 à Munda (à proximité de Cordoue), reçoivent le titre de colonie Séville-Hispalis (Colonia Julia Romula) et Urso (Osuna).
En 16/13, Auguste divise l’Hispanie en trois provinces : l’Ultérieure devient la Bétique, laissée au sénat, donc sans armée – ce qui prouve sa pacification avancée ; la Citérieure est partagée entre la Tarraconaise et la Lusitanie, province impériales avec légions : 5 puis 3 sous Auguste, 1 à partir de Néron. [La Galice sera sous Dioclétien la quatrième province et, au IV° siècle, le diocèse des Espagne (capitale Mérida) regroupera les provinces d’Hispanie et la Maurétanie Tingitane (l’actuel Maroc) coupée du reste de l’Afrique du Nord]. Auguste continue la politique césarienne d’installation de vétérans et de colons italiens : Mérida, au nord de l’Andalousie, est fondée en 25 : Colonia Augusta Merida pour les vétérans de deux légions ayant combattu les Cantabres.
2°) Aspects de la romanisation
A part une courte révolte de montagnards du nord de la Bétique qui voulaient conserver leur liberté, réprimée en 196-195 par le consul Marcus Porcius Cato, la Bétique fut constamment fidèle à Rome : rapidement romanisée – legs sans doute de ses relations précédentes avec les autres civilisations méditerranéennes – elle est tout à fait comparable à la Narbonnaise en Gaule.
Son axe central : le Baetis (Guadalquivir) parcouru par la Via Augusta qui fait suite à la Via Domitia (qui traverse la Narbonnaise) par Tarraco, Valentia, Corduba, Hispalis pour aboutir à Gadès.
Au 1er siècle (sous les Flaviens = Vespasien et Titus) et encore plus au IIème siècle sous Trajan, Hadrien et Marc-Aurèle, multiplication des constructions : routes (Corduba-Mérida, …) ; ponts (Cordoue, Mérida, Alcantara, …) ; aqueducs (Séville, Baelo, Mérida, Ségovie) ; amphithéâtres (Italica, …) ; théâtres (Cordoue, Italica, Malaga, Urso, Ronda, Mérida). Cette frénésie de constructions est à mettre en relation avec le droit latin (ius latii) généreusement accordé par César et Auguste, puis systématisé par Vespasien : « … cette parure monumentale devait illustrer le bonheur d’être une cité respectée et digne … être à la mesure de la confiance témoignée par l’Empereur »[Patrick Le Roux].
Le rapide développement du culte impérial prouve l’attachement à Rome d’une bourgeoisie fortunée issue d’Italiens immigrés, de vétérans et de notables ibères. Dès le 1er siècle avant J.-C. l’Hispanie a fourni des chevaliers et des sénateurs ; sous le Haut Empire on connait le nom de 180 sénateurs et on a pu parler sous Vespasien puis Trajan et Hadrien de « parti espagnol » à Rome. Le voyage d’Hadrien en 121-122 fut triomphal et le recrutement de légionnaires hispaniques un succès.
Sénèque et Lucain sont nés à Cordoue, Columelle à Cadix, Quintilien et Martial ont des racines hispaniques ; Trajan (1er Empereur né hors d’Italie) et Hadrien sont natifs d’Italica.
3°) Une économie florissante
La prospérité de la Bétique repose sur les mines et l’agriculture. Or, argent, fer, plomb, cuivre, étain venu du nord-ouest, sont exportés par voie fluviale (Baetis) puis maritime (port de Gadès). A signaler cependant que l’administration impériale a confisqué en partie ces mines pour le profit personnel de l’Empereur, en les rattachant à la Tarraconaise …
La Bétique fut le plus ancien grenier à blé provincial de Rome, avant que l’Egypte (2/3) et l’Afrique du nord (1/3) ne lui laissent qu’un rôle d’appoint. Idem pour le vin qui à partir des Flaviens, sera victorieusement concurrencé par celui de Narbonnaise. Exportations aussi de poissons sous forme de salaisons et de sauce (garum de Baelo). Mais la grande réussite agricole de la Bétique fut l’huile d’olives. « Son industrie a créé autour des vallées du Guadalquivir et du Genil (Singilis) une artère commerciale originale : depuis les olivettes et les pressoirs des grands domaines, l’huile était transvasée dans des amphores fabriquées par les ateliers riverains du fleuve avant de remonter le Baetis sur des barques jusqu’à Séville où des navires de haute mer s’en chargeaient en direction des lieux de consommation » [Patrick Le Roux]. Plus parfumée et mieux adaptée à la cuisine, l’huile de la Bétique fut la plus réputée du monde romain : elle eut son apogée vers140-170 et sans doute aussi au temps de Septime Sévère (193-211) qui instaura la gratuité des distributions d’huile pour la plèbe romaine. Parallèlement, se sont développées, à partir des Flaviens, les fabrications céramiques : sigillée et amphores.
Les raids des Maures (171-172 et 177-178) préfigurent la crise du IIIème siècle : déclin de la production minière, du garum et même de l’huile d’olives qui cède la première place – du moins pour les quantités – à celle d’Afrique du nord ; elle reste cependant largement exportée vers les camps militaires des provinces du nord de l’Empire. Au IVème siècle, la Bétique retrouve une grande partie de sa prospérité précédente ; Gadès profite de ses relations nouvelles avec la Maurétanie Tingitane, désormais rattachée au diocèse des Espagne.
D – CHRETIENS et « BARBARES »
Les deux termes sont étroitement liés puisque les deux peuples dits « barbares » qui occupèrent l’Andalousie du V° au VII° siècle étaient christianisés.
1°) Les débuts du christianisme : Ossius de Cordoue (257 ?-359)
La religion chrétienne s’est implantée en Hispanie au III° siècle après J.-C. ; en 313, on dénombrait déjà 19 évêques. Au siècle suivant, elle fut illustrée par Ossius, évêque de Cordoue à partir de 295, qui joua un rôle de premier plan dans la chrétienté. L’empereur Constantin 1er (305-337), dont il fut le conseiller, l’envoya en Orient pour combattre l’arianisme. Arius avait élaboré vers 310 une doctrine qui considérait que le Christ n’était pas de même nature que Dieu (très simplifié …). Ossius ne put que faire condamner l’arianisme comme hérésie lors du concile de Nicée en 325 où il joua un rôle majeur. [A-t-il rencontré Nicaise, évêque de Die et seul évêque de Gaule présent à Nicée ?]. Ossius, gardien de l’orthodoxie, continuera sans succès (échec du concile de Sardique en 343) sa lutte contre l’arianisme avant d’être exilé en Dalmatie après le concile d’Arles (353) à la demande de l’empereur Constance II, chrétien arien.
2°) Deux intermèdes
409-429 : les Vandales, chrétiens arianisés, occupent l’Andalousie pendant deux décennies, ce qui leur permet de se familiariser avec la mer (pêche, navigation), de créer une marine dans les années 420 (raids contre les Baléares et Maroc actuel) avant de migrer dans l’actuelle Tunisie à partir de mai 429.
554-570 : les Byzantins de Justinien (527-565) conquièrent l’Andalousie en 554 ; ils seront chassés de Cordoue en 572.
3°) Le temps des Wisigoths (VI-VIIème siècles)
Chrétiens ariens et profondément romanisés, les Wisigoths ne répondent guère à la définition de « peuple barbare », c’est-à-dire de culture différente de celle des Grecs ou des Romains. Battus en 507 par les Francs de Clovis près de Poitiers, ils migrent en Hispanie vers 510 où ils ne formeront un royaume véritable qu’après le départ des Byzantins et leur conversion au catholicisme annoncée en 589 au concile de Tolède, leur capitale. Isidore de Séville a joué un grand rôle dans cette alliance entre pouvoirs civil et religieux : le roi wisigoth est désormais élu puis consacré par l’Eglise.
Séville, Cordoue, Mérida font partie des rares grandes villes de l’Antiquité tardive en Hispanie qui subit dès la fin du VIIème siècle les premiers raids des musulmans installés au Maroc. Ces derniers traversent le détroit de Gibraltar (avril 711) et remportent une victoire décisive sur l’armée des Wisigoths (juillet 711). S’ouvre alors une nouvelle époque pour l’histoire de l’Andalousie, même si la culture wisigothique-chrétienne résistera encore trois siècles.
4°) Isidore de Séville (560-636)
C’est la grande figure de cette période et une des plus grandes de l’histoire espagnole.
Instruit par son frère aîné Léandre, évêque de Séville, qui a obtenu la conversion des Wisigoths au catholicisme, il lui succède en 599. Nourri des œuvres de saint Augustin (354-430) et de Grégoire le Grand (pape de 590 à 604 et ami de Léandre), Isidore de Séville est l’auteur de nombreux manuels pour l’instruction religieuse des clercs et des laïcs. Il a écrit aussi une somme colossale en 20 volumes, intitulée Etymologies, véritable synthèse du christianisme et des philosophes grecs et romains, en particulier Aristote. Son œuvre est à l’image de Séville, brillant centre intellectuel où affluent les manuscrits des penseurs grecs, romains et chrétiens.
Les écrits d’Isidore de Séville ont eu un extraordinaire rayonnement pendant des siècles : ils ont transmis la culture antique à l’Europe médiévale.