ACROPOLE et AGORA
Jean-Claude Daumas pour Latine Loquere
Acropole et Agora sont les deux lieux emblématiques de la ville grecque.
I. L´ACROPOLE
akropolis (en grec ancien ἀκÏόπολις)= ville haute ; Acropole = celle d´Athènes (comme urbs = ville et Urbs = Rome)
Collines et hauteurs ne manquent pas en Grèce et nombre de cités (villes) se sont installées sur une butte, et ce dès l´époque mycénienne : Tirynthe, Mycènes, Argos, …Entourées d´un rempart, elles servaient alors de refuge temporaire en cas de guerre et de résidence royale.
Les villes plus récentes ont aussi utilisé les acropoles potentielles (Corinthe en Grèce, Cumes en Italie du sud, …) tout en se développant à leur pied. L´acropole sert alors à accueillir les temples des divinités protectrices de la cité : Athéna à Athènes, Apollon et Zeus à Cumes [voyage latinistes 2011], …
Même si Rome présente une « topographie d´acropoles », le système grec de butte fortifiée devenu centre monumental religieux, est largement étranger au monde romain.
Les acropoles sont à rapprocher des oppida celtes [Ollerdola et Ullastret en Catalogne = voyage latinistes 2010] et des cités étrusques perchées [Orvieto/Volsinies = voyage latinistes 2012]
II. L´AGORA
L´agora (du grec ancien ἀγοÏά ; ager = rassembler ; agora = assemblée ou place publique) est, dans la ville grecque, la place centrale aux deux sens du terme : un espace libre au cœur de la cité et le lieu de prise des décisions.
« Un point de rencontre politique, religieux, commercial parfois, et aussi topographique en liaison avec les grands axes de circulation » (Roland MARTIN).
Cette organisation de l´espace, inconnue jusque là dans le monde antique, apparaît dès les VIIIème et VIIème siècles avant J.-C., en particulier dans les colonies fondées en Occident : à Poseidonia /Paestum un vaste espace lui a été réservé au centre de la ville, entre le temple nord et les deux temples sud.
Il n´y a pas de modèle unique mais une grande diversité d´agoras selon les époques et les lieux. Cependant, leur évolution suit – avec des décalages chronologiques “ le schéma suivant : fonctions religieuses au début (temple de la divinité protectrice, fêtes religieuses) puis civiques (monument du fondateur de la cité, emplacement des assemblées, des tribunaux), enfin commerciales et de loisirs. Ces dernières deviendront de plus en plus prépondérantes à l´époque hellénistique où l´agora, jusque-là espace ouvert sur la ville, s´entoure de portiques et devient un « monument en soi » fermé sur lui-même ; modèle qui perdurera à l´époque romaine.
Dans le monde romain (agora = forum), les fora qui associent culte capitolin, culte impérial, structures gouvernementales, administratives et judiciaires, activités économiques, suivent un plan unique : rectangle vide bordé de portiques et au-delà , entre-autre, de grands temples (temples modestes sur les agoras).
AGORA = espace ouvert ; AGORAPHOBIE = peur de la foule ; FORUM = lieu de discussion
Sources : encyclopédies Alpha et Universalis ; par internet : Jean-Yves MARC « Les agoras grecques d´après les recherches récentes », Histoire de l´Art “ Architecture et Décor, n°42-43, octobre 1998.