The Plays of William Shakespeare de John Gilbert (1849) réunit des scènes et personnages de plusieurs pièces de Shakespeare. / wikipedia

Timon d´Athènes Shakespeare and slam d´après William Shakespeare



Media : France Culture
Emission : Fictions, Théâtre et Cie

Présentation:
France Culture – Fictions / Théâtre et Cie : Timon d’Athènes Shakespeare and slam d’après William Shakespeare (24-04-2011) – 120′
Réalisation : Jacques Taroni.
Mise en scène : Razerka Ben Sadia-Lavant.
Dans une adaptation et une nouvelle traduction de Sophie Courronne.
Enregistré en public à la Maison des Métallos le 5 mars 2011.
À Athènes, le riche Timon, entouré d’une cour, donne à tous sans compter. Bientôt ruiné, il se tourne vers ses amis et débiteurs, qui l’abandonnent. Il part alors dans la nature sauvage et hurle sa haine des hommes, jusqu’à sa mort. Pendant ce temps, le général Alcibiade, banni par le Sénat, revient à Athènes à la tête d’une armée, punit ses ennemis et ceux de Timon, et rétablit l’ordre.
Timon d’Athènes est une des dernières pièces de Shakespeare. Il y reprend certains de ses thèmes favoris (la corruption du monde, l’argent, la dette, la folie) d’une manière abstraite et brutale, sans trop se soucier de l’intrigue. Le thème central, la misanthropie, permet de dire un refus radical du monde.
Le rap et le slam sont des modes d’expression qui conviennent à cette révolte sans compromis : ils affirment une parole réactive, une des rares à parler du réel du monde d’aujourd’hui.
J’ai réuni des comédiens, des rappeurs, des slameurs et des musiciens – des corps, de la parole, du souffle et de la voix – pour raconter l’histoire de Timon d’Athènes. Sophie Couronne, avec sa nouvelle traduction, a mis des “baskets” à Shakespeare : l’histoire est jouée par des figures qui monologuent ou s’expriment en joutes verbales, rythmées directement par la musique.
Dans Timon d’Athènes, Shakespeare a très souvent recours à des joutes oratoires et à des discours où se succèdent de petites unités prosodiques, correspondant à des unités de pensée ou d’image. Sur cette base, l’adaptation réduit la pièce à l’essentiel, sous la forme de joutes et de monologues : chaque personnage expose sa trajectoire et parle pour convaincre l’assistance.
La traduction faite par Sophie Couronne avec Razerka Ben Sadia-Lavant, vise à retrouver dans un texte français l’effet de scansion de la prosodie anglaise : une rythmique que le slam peut prendre en charge.
Enregistré à la maison des métallos le 5 Mars 2011
Un spectacle coproduit et soutenu par le Fond de dotation Agnès b., la DRAC, l’ARCADI
Merci à François Noël, Serge Basso, Filip Forgeau, Claude Guerre, Marc Lesage, Monica Guillouet-Gelys, Delphine Debord, agnès b., Christopher Yggdre, Frédéric Hocquard, Denis Lavant, Jaufré Thumerel, Philippe Mallier
Ce spectacle est dédié à Hamida Ben Sadia.
Avec :
Timon : Denis Lavant
Apementus : Casey
Le Poète, Alcibiade, Un débiteur : D’de Kabal
Le Marchand, Flavius, Les Débiteurs, les Sénateurs : Marie Payen
Texte de Timon d’Athènes en anglais et chant : Mike Ladd
Conception sonore et interprétation live : Doctor L
Prise de son et mixage : Claude Niort
Assistance technique et montage : Sébastien Royer
Assistante à la Réalisation : Marie Plaçais
Suivi de :
Ophy, Ham et moi
Texte de Jean-Marie Piemme
Création radiophonique : Alexandre Plank
Avec : Jérôme Kircher et Bénédicte Cerutti
Musique : John Kaced
Montage/mixage : Emilie Pair et Philippe Pallarès
Assistante à la réalisation : Lise-Marie Barré
Dans « Ophy, Ham et Moi », Horatio est dans le TGV, il se souvient de son amour pour Ophélie. Qui l’a assassinée ? Car Ophélie ne s’est pas suicidée comme on le dit, on l’a purement et simplement assassinée, oui, comme la Princesse Diana, pense Horatio.
“Ophy, Ham et moi” s’adosse à “Hamlet” de Shakespeare, on y retrouve, Claudius, Polonius, la reine Gertrude, mais c’est d’aujourd’hui que le récit parle, de notre époque, des camps de concentration et des porteurs de Rolex, d’un Verdi à Covent Garden et des enfants sacrifiés par leur père sur l’autel de la politique, bref il évoque un certain chaos du monde, sa futilité, son tragique, sa violence.
Passé et présent se percutent dans un récit de colère, donc un récit tonique. Si on veut mieux vivre, si on veut vivre tout simplement, il faut garder l’œil ouvert et n’avoir pas sa langue dans sa poche. C’est difficile d’avoir vingt ans aujourd’hui dans un monde qui brade si facilement sa dignité.

Fictions / Théâtre et Cie

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