Les premières années à l’université, c’est aussi le temps, souvent, où l’on doit passer son examen de code de la route. Qu’en était-il il y a près de 2500 ans, dans une Athènes surpeuplée au début de la guerre du Péloponnèse ? Les chercheurs de l’université de Lille ont retrouvé un document exceptionnel : le procès-verbal de l’examen de code passé par Socrate en 427 av. notre ère, dans la prestigieuse école du sophiste Taxias. Il semble que le maître de conduite, devenu fou, se soit pendu peu après.
Taxias − Eh bien, Socrate, c’est maintenant à toi de parler, et je te prie de me répondre sans ruser et sans jouer sur les mots. Lorsque tu es à ce croisement de rues, peux-tu mener ton char plus avant, et gagner ainsi tranquillement l’ombre des platanes pour te reposer, comme si de rien n’était ?
Socrate − Absolument, Taxias.
Taxias − Et tu as tort, en vérité, Socrate, si bien que tu ne remportes pas l’épreuve du code ; car vois-tu, si tu agissais ainsi, d’une part, tu mènerais ton char à travers la voie d’un fantassin au risque d’écraser l’un de tes concitoyens, d’autre part, tu n’aurais pas honte d’avancer plus loin encore sans céder le passage au reste des chars qui circulent dans la Cité, comme il est convenu par la loi, et ce comportement serait tout à fait étrange…
Lire le billet “A la manière de…” rédigé par Anne de Crémoux sur le blog Insula : http://bsa.biblio.univ-lille3.fr/blog/2017/04/socrate-passe-le-code-de-la-route-dapres-platon/