Marie Piquemal revient pour Liberation sur le rapport publié le 28 mai par le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), une instance indépendante chargée d’évaluer les politiques éducatives, qui dresse un état des lieux précis de la ségrégation entre les établissements.
Certes, comme l’expliquent Son Thierry Ly et Arnaud Riegert, deux chercheurs rattachés à l’école d’économie de Paris, le latin et le grec ancien comme les autres options, sont un moyen de mettre en place la ségrégation dans un établissement :
«Les classes bilangues (deux langues dès la sixième) et le latin ne sont qu’un facteur d’explication parmi d’autres de la ségrégation entre les classes.»
Mais ce n’est pas le seul. Et les supprimer ne changera rien, d’autres moyens seront trouvés pour qui ne veut pas respecter les règles :
«Ce débat sur le rôle des options est surtout médiatique. Au sein même de la communauté éducative, on sait très bien que ce n’est pas en supprimant telle ou telle option qu’on améliorera la mixité. Les chefs d’établissement, et les parents, trouveront toujours des moyens de créer des classes de niveau.»