Cécilia Suzzoni (Fondatrice et présidente d’honneur de l’Association le latin dans les littératures européennes) a publié une tribune dans Le Monde:
Evoquant, il y a maintenant plus de quinze ans, « la disparition programmée du latin » comme référence culturelle majeure de notre enseignement général, nous la disions à la fois injuste et absurde, soulignant qu’elle allait à rebours d’un véritable aggiornamento indispensable des études littéraires.
Loin de l’oublier ou de le minorer, nous rappelions que le grec devait aussi trouver sa place légitime dans une rénovation de l’enseignement de ces langues anciennes, qu’il a tout à gagner de la bonne santé du latin, que rien ne serait plus absurde qu’une concurrence contre nature entre ces deux langues.
C’est dire si la réforme du collège en cours, qui prétend intégrer en une sorte de bricolage, confus et rudimentaire, l’enseignement des langues anciennes dans les Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), au prétexte de familiariser les collégiens avec les « expressions latines ou grecques » pendant le cours de français, n’est qu’une triste caricature de cette discipline nouvelle, ambitieuse, à fonder.