Arrête Ton Char ! a décidé de donner la parole à des personnalités du monde de la culture, des médias, de l’entreprise et de la politique qui souhaitent témoigner de l’importance des Langues et Cultures de l’Antiquité au XXIème siècle.
Les “mots-dièses” #jesuislatiniste voire #jesuishellénniste ont fleuri récemment sur Twitter. Expression d’une inquiétude et surtout d’une incompréhension devant le risque d’une réforme du collège qui rétrograderait l’enseignement du Latin et du Grec.
L’argument sous-jacent ? L’inutilité. Comme si l’enseignement ne devait avoir qu’une logique d’efficacité et de rendement immédiats.
Je me souviens de Jacqueline de Romilly donnant une conférence dans mon lycée et nous parlant de ces matières qui “ne servent à rien mais sont essentielles“. Du Latin, je serais bien en peine aujourd’hui de refaire des thèmes et même les versions ne donneraient des sueurs froides. Il me reste quelques déclinaisons, le souvenir de débats enflammés sur la misogynie de Caton l’Ancien, la folie de Néron, la lecture de la Guerre des Gaules, les fantastiques Métamorphoses d’Ovide et le goût de la mythologie. Le Grec me permet de savoir où placer les “i” et le “y” de misogynie justement. Les deux ont sans nulle doute permis de construire mon langage et ma pensée. Ils m’ont nourrie, sans même que je m’en rende toujours compte adolescente.
Faire reculer l’apprentissage des humanités, prétendre que cet enseignement serait par nature élitiste, sont de lourdes erreurs. Alors que l’on s’embarque dans une course toujours plus folle et toujours moins efficace pour définir ce qui nous unit, que l’on invente des cours de laïcité ou que l’on initie des débats sur l’identité nationale, se rattacher à une communauté de pensée et d’idées plus large que soi, partager à un héritage culturel et linguistique qui nous dépasse, sont certainement des réponses bien plus pertinentes.
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Aurore Bergé
Coordinatrice déploiement du numérique à l’UMP
Élue à Magny (78) et Conseillère agglomération