- Latine Loquere vous propose un Top10 jusque là inédit (enfin, c'est ce que nous croyons !) : le Top 10 du péplum-nanard. Ce hit-parade assez particulier consiste donc à classer les films appartenant au genre du péplum d'après leur valeur *nanaristique et kitschistique (nous proposons ces adjectifs qui, nous semble-t-il, font cruellement défaut à la langue française).
- Mais au fait, un petit détour par l'historique du mot nanard (ou nanar) avant d'en arriver au classement proprement dit, n'est peut-être pas superflu. Le mot a d'abord appartenu au langage argotique avant d'être intégré dans le langage familier.
- Il a trouvé son origine (vers 1900 disent les dictionnaires historiques) dans le redoublement expressif de la seconde syllabe du déjà très expressif mot argotique panard, « vieillard » (datant de 1847, disent les dictionnaires historiques), lui-même dérivé par substitution de suffixe, de panet, « chiffon, loque ».
- Nanar exprime une idée de « vieillerie sans valeur » ; il est spécialement employé dans l'argot du commerce (ainsi, un opticien qui essaye de « vous fourguer des nanars » est un opticien qui cherche à vous vendre les lunettes d'Elton John ou Nana Mouscouri), dans l'argot de l'automobile (se dit d'un vieux moteur) et enfin, ce qui nous intéresse le plus, dans l'argot du cinéma (à propos d'un mauvais film qui commence à dater).
- Toutefois cette définition qui fait de nanar un mot à connotation négative, voire dépréciative, est à notre époque à nuancer, et cela dans la mesure où nous avons pu assister au cours des années 90 au retour massif de la mode du kitsch des années 70-80, et plus généralement à la résurgence du goût pour les « vieilleries sans valeur » qui font aujourd'hui de tous les nanars du monde autant d'objets de culte et de collection que s'arrachent les kitsch-victims qui sont en fait, si vous avez bien suivi mon raisonnement depuis le début, des anti-fashion-victims. (mais je sais très bien que 99% d'entre vous ont arrêtés de lire après les 5 premières lignes !)
Le Top 10 en : html ou pdf
R. Delord |